Local News

Haïti: des milices censées lutter contre la violence des gangs sèment la terreur

04 June 2025
Cross Continental Forum Barbados

En mai dernier, un pasteur a été sauvagement assassiné par une brigade d'auto-défense censée affronter les gangs.

Le 20 mai, le pasteur Jean-Jacques Brutus, 86 ans a été décapité avec 14 membres de sa congrégation lors d'une attaque brutale perpétrée non pas par des gangs criminels, mais par de soi-disant brigades d'autodéfense, des groupes civils armés apparus pour affronter les gangs, mais qui représentent désormais une menace à part entière.

Le massacre a eu lieu dans la communauté de Préval, dans la région de l'Artibonite, surnommée le grenier d'Haïti. Des témoins affirment que les assaillants ont pris d'assaut l'église avec des machettes et des armes automatiques, ont brisé les serrures et ont commencé à décapiter les personnes présentes. Selon l'activiste locale Bertide Horace, au moins 55 personnes ont été tuées ce jour-là. Les assaillants ont incendié l'église, l'école et deux rizeries, et ont volé des sacs de riz, des motos et d'autres biens. Bertide Horace affirme que sept brigades de différentes communautés ont uni leurs forces pour perpétrer le massacre.

Tués à cause d’une mauvaise information ?

L’un des leaders influents de la résistance populaire, qui supporte la Coalition  armée d'autodéfense sous couvert d’anonymat, a reconnu que ” les personnes tuées sont malheureusement des innocents “. Il avance que “ des informations reçues par le quartier général de la Coalition armée d'autodéfense ont laissé croire qu’à Préval, il existait une base du gang Gran grif en formation.

Une nouvelle menace qui s’ajoute à celle des gangs 

Le cas de Préval n'est pas isolé. Trois jours après l'attaque, une autre brigade a perquisitionné un bureau de douane à Malpasse, à la frontière avec la République dominicaine. Ils ont frappé des agents, détruit des documents et saisi des véhicules. Aujourd'hui, ils contrôlent ce poste frontière, perçoivent des péages et opèrent avec la même logistique que des gangs criminels comme 400 Mawozo. Les Évêques catholiques romains d’Haïti interpellent les autorités de l’État sur leur silence et leur responsabilité régalienne quant à la protection des citoyens et à la restauration de l’ordre public.