Harcèlement scolaire : « On nous a traitées de menteuses »

Les deux jeunes collégiennes témoignent, aux côtés de leurs parents, du harcèlement qu'elles subissent depuis plusieurs mois au sein du collège Eugène Yssap de Sainte-Anne.

Menaces, insultes, vols, violences physiques… L'une des élèves a même reçu un mot avec écrit : " Tu veux que je te tue ". Malgré cela, l'établissement n'aurait pas déclenché le protocole anti-harcèlement, selon les deux familles. Le programme de lutte contre le harcèlement à l'école, Phare, qui est un plan de prévention et de traitement des situations de harcèlement, a-t-il été mis en place dans l'établissement ? Pas dans les règles, selon les familles, qui se sont senties tenues à l'écart par l'établissement. 

Une parole remise en cause

Les faits sont connus de l'administration. Les familles ont signalé la situation dès le début des agissements. Mais, à part des convocations générales, aucune mesure concrète n'aurait été prise. " À l'école, ils ont juste dit qu'on ne devait plus se parler ", résument les filles. Le mot reçu par la jeune fille a été confisqué, avant d'être finalement rendu aux parents après insistance de ces derniers. " La parole de nos enfants est systématiquement remise en cause ", dénoncent-ils.

Lors d'une réunion sans les parents, la CPE leur aurait dit : " On a mal à la tête, arrêtez de créer des problèmes ". Des propos vécus comme un déni de leur souffrance.

" On tourne en rond. On ne veut pas d'ennuis, juste que nos filles puissent aller à l'école en sécurité ", conclut l'une d'elles.

En cette fin d'année scolaire, les deux jeunes filles ont été déscolarisées par leurs parents, qui craignent pour leur sécurité.

Les parents ont déposé plainte

Les mères ont fini par déposer plainte. De son côté, le rectorat, en lien avec la direction du collège, a souhaité apporter des précisions par la voix d'un communiqué. L'institution assure que " depuis que les faits ont été signalés à l'équipe du collège en mars 2025, la procédure en matière de traitement des faits de harcèlement ou de suspicion de harcèlement a été appliquée". Et ajoute : "Les parents ont été régulièrement tenus informés des démarches entreprises par le collège et par l'équipe de vie scolaire. Cela s'est traduit par des appels téléphoniques réguliers et des entretiens au collège. L'ensemble des personnels éducatifs et médico-sociaux du collège a été mobilisé pour accompagner, soutenir et rassurer l'élève ainsi que ses parents. Les parents ont déposé plainte à la gendarmerie contre les auteurs présumés. Une médiation entre les élèves protagonistes a été mise en place. Début juin, la cellule académique de lutte contre le harcèlement a été saisie par les parents. En lien avec la direction du collège, les parents ont été contactés, accompagnés et informés de l'évolution de la situation. "

Les élèves victimes de harcèlement et/ou cyberharcèlement et leurs parents peuvent contacter le 3018, un numéro dédié à la lutte contre le harcèlement.