Harry Noyer, l’infatigable passeur de mémoire guadeloupéenne, tire sa dernière révérence

L'itinéraire de Harry Noyer se lit comme un roman guadeloupéen. Engagé dans la Marine nationale en 1974 comme mécanicien aéronautique, il fera ses armes entre technologie de pointe et rigueur militaire. De retour au pays natal, cet autodidacte accompli enchaîne les métiers avec une curiosité insatiable : chroniqueur sportif sur FR3 Guadeloupe, pigiste pour France-Antilles, avant de revenir à sa première passion mécanique en obtenant son brevet professionnel de mécanicien aéronautique. 

Derrière son objectif, Harry Noyer a immortalisé pendant des décennies les mutations de son île. Ses terrains de prédilection ? Le Raizet et Grand-Camp, qu'il arpentait inlassablement pour capter l'âme des lieux. "Je suis passionné par tout ce qui se passe sur Le Raizet et Grand-Camp", confiait-il. Une démarche documentaire qui fait aujourd'hui œuvre de mémoire. 

Le militant des arts et des causes 

Fondateur de l'UNAR (Union des Artistes du Raizet), membre actif de Mopress (Motards de Presse) et du Relais Inter-Entreprises, Harry Noyer croyait au pouvoir fédérateur de l'action collective. Son exposition hommage à Patrick St-Éloi, accompagnée d'un album collector de photos inédites, restera comme son testament artistique, un vibrant plaidoyer pour la préservation du patrimoine culturel guadeloupéen.

Plus qu'un artiste, Harry Noyer était un passeur. À travers ses photos, ses engagements associatifs, ses chroniques, il n'a eu de cesse de rappeler une exigence simple mais essentielle : "Que le Guadeloupéen se respecte et apprenne à respecter l'autre". Un message d'humanité et de fierté identitaire qui résonne aujourd'hui avec une acuité particulière. 

Adieu l'artiste, ta lumière continuera de briller à travers tes images.