Inspection des EHPAD en Guadeloupe et dans les Îles du Nord : un secteur fragile mais sous contrôle


Après le scandale Orpéa, les autorités sanitaires passent au crible les établissements pour personnes âgées. En Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, un vaste plan de contrôle a mis en lumière des dysfonctionnements récurrents mais peu de situations critiques. L'ARS promet un suivi renforcé en 2025.
À la suite de l'affaire Orpéa, le gouvernement a lancé en mars 2022 un plan national d'inspection des 7 500 EHPAD du pays. En Guadeloupe et dans les îles du Nord, 21 établissements sont concernés. Tous font désormais l'objet d'un plan de contrôle mené par l'Agence Régionale de Santé (ARS), entamé en janvier 2023.
Deux niveaux de contrôle
Ce plan se déroule en deux phases : un contrôle sur pièces pour tous les EHPAD, puis des inspections sur site pour certains, en fonction des résultats ou des signalements. Les thématiques abordées vont de la gouvernance à la qualité des soins, en passant par la gestion des ressources humaines.
Les inspections physiques permettent, entre autres, de vérifier l'état des locaux et de dialoguer avec les équipes. Des experts médicaux et techniciens en santé-environnement participent aussi aux visites.
Des fragilités humaines, peu de cas graves
Si les contrôles ont révélé une fragilité du secteur, surtout au niveau du personnel médical, peu de cas critiques ont été recensés. Toutefois, les trois quarts des établissements inspectés ont reçu des injonctions de l'ARS.
Le point noir reste le rôle souvent défaillant des médecins coordonnateurs, mal recrutés ou peu impliqués dans leurs missions essentielles : coordination des soins, protocoles, projets de soins, ou admissions.
Gouvernance et sécurité à améliorer
Les contrôles ont aussi mis en lumière d'autres manquements : absence de conseils de vie sociale actifs, manque d'enquêtes de satisfaction, ou encore défaillances dans la gestion des incidents. Certaines structures ont tardé à appliquer les recommandations des commissions de sécurité.
Des prescriptions et injonctions ont été émises, avec obligation de mise en œuvre sous suivi étroit de l'ARS.
Une vigilance maintenue en 2025
L'ARS poursuivra ses inspections en 2025, voire en 2026 si nécessaire, avec une priorité : garantir des conditions d'accueil sûres et dignes pour les personnes âgées. Elle affirme également rester à l'écoute des signalements des familles et résidents.
" Le bien-être de nos aînés est une priorité. Il s'agit de défendre leurs droits et de leur offrir un accompagnement de qualité, partout et pour tous ", conclut l'ARS.