Israël bombarde Gaza et le Liban après une proposition égyptienne de trêve
Israël a mené lundi de nouvelles frappes meurtrières au Liban et dans la bande de Gaza, où il combat les mouvements islamistes Hezbollah et Hamas, après que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a proposé une courte trêve dans le territoire palestinien.
Au Moyen-Orient menacé d'embrasement, le chef des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique d'Iran, le général Hossein Salami, a haussé le ton contre Israël, le menaçant de "conséquences amères inimaginables", après ses frappes samedi contre des cibles militaires en territoire iranien.
A la demande de l'Iran, qui soutient le Hezbollah et le Hamas face à Israël, son ennemi juré, le Conseil de sécurité de l'ONU soit se réunir en urgence à 19H00 GMT pour discuter du Moyen-Orient.
La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Le lendemain et en soutien au Hamas, son allié, le Hezbollah libanais a ouvert un front contre Israël, qui a dégénéré en guerre ouverte en septembre dernier.
Dans la bande de Gaza soumise à des bombardements destructeurs et assiégée depuis plus d'un an, l'armée israélienne a annoncé avoir tué "des dizaines de terroristes" à Jabalia, dans le nord de l'enclave où elle mène depuis le 6 octobre une offensive pour empêcher selon elle le Hamas de regrouper ses forces.
"Nos forces se trouvent au centre du camp" et "nous devons le nettoyer", a déclaré un responsable militaire israélien, précisant que cela prendrait "plusieurs semaines".
"J'ai tout vendu"
Walid Abou Shawish a fui le nord pour se réfugier dans le sud du territoire palestinien en proie à un désastre humanitaire et menacé de famine selon l'ONU.
Ce Palestinien raconte à l'AFP avoir "tout vendu pour acheter une tente" à sa famille de neuf personnes. "Je n'ai plus de revenu, j'ai tout dépensé pour avoir de la nourriture et de l'eau potable."
Alors que l'offensive israélienne terrestre et aérienne à Gaza ne connaît pas de répit, M. Sissi, dont le pays est l'un des médiateurs entre le Hamas et Israël, a proposé dimanche "un cessez-le-feu de deux jours durant lequel quatre otages israéliens retenus à Gaza seraient échangés contre des prisonniers" palestiniens détenus par Israël.
Il n'a pas précisé s'il avait présenté son plan au Hamas et à Israël mais a proposé d'engager ensuite "sous dix jours des négociations" en vue d'un "cessez-le-feu complet et de l'entrée de l'aide humanitaire".
Selon des médias israéliens, le chef du Mossad israélien David Barnea est arrivé au Qatar pour de nouvelles négociations avec le chef de la CIA Bill Burns et des médiateurs qataris autour d'un cessez-le-feu à Gaza associé à une libération d'otages.
L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 97 restent otages à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.
D'après le ministère de la Santé du Hamas, au moins 43.020 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne.
Sept morts à Tyr
Sur le front nord d'Israël, une frappe israélienne a tué sept personnes dans la ville de Tyr dans le sud du Liban, selon les autorités.
Outre les bombardements aériens, l'armée israélienne a lancé le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du Liban, où elle a dit avoir perdu 37 soldats dans les combats contre le Hezbollah.
Ce dernier a affirmé avoir mené lundi plusieurs attaques à la roquette et à l'artillerie contre les troupes israéliennes dans le sud du Liban, près de la frontière.
Après un an d'échanges de tirs transfrontaliers et après avoir affaibli le Hamas à Gaza, l'armée israélienne a concentré ses opérations au Liban en menant à partir du 23 septembre des raids aériens intenses, principalement sur les fiefs du Hezbollah.
Israël dit vouloir neutraliser le Hezbollah pour faire cesser les tirs de roquettes et permettre le retour de dizaines de milliers de déplacés chez eux.
Au moins 1.634 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Iran VS Israël
Israël, qui a tué ces derniers mois les dirigeants du Hamas et du Hezbollah, a affirmé que les frappes contre l'Iran étaient notamment une riposte aux attaques de ces deux mouvements.
Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré que cette première attaque annoncée publiquement par Israël contre l'Iran avait "atteint tous ses objectifs".
Il s'agit d'une riposte à une attaque aux missiles iranienne le 1er octobre contre son territoire. Cette attaque visait selon Téhéran à venger l'assassinat par Israël du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah près de Beyrouth et celui du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran dans une attaque imputée à Israël.
L'armée iranienne a annoncé la mort de quatre militaires dans l'attaque israélienne. Des médias locaux ont rapporté la mort d'un civil.
bur-bk/tp
Conséquences de bombardements israéliens sur Tyre, dans le sud du Liban, le 28 octobre 2024
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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'exprime lors d'une cérémonie marquant le 1er anniversaire selon le calendrier hébraïque de l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023, au cimetière militaire du mont Herzl à Jérusalem, le 27 octobre 2024
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Desctructions après des frappes israéliennes sur le village libanais de Shmistar, dans la vallée de la Békaa, le 28 octobre 2024
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Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, à Téhéran le 28 octobre 2024
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Des Palestiniens prient devant les corps de leurs proches, tués lors d'une frappe aérienne israélienne à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 27 octobre 2024
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