“La Fête des Pères” : Quand l’absence des pères noirs devient un hymne à la résilience

En 2024, près de la moitié des familles noires d'Amérique du Nord grandissent sans figure paternelle, contre 20 % en moyenne dans le reste de la population. Un chiffre qui interpelle et qui a poussé Ayana O'Shun à se plonger dans cette réalité douloureuse. Après Le Mythe de la Femme Noire, son premier long-métrage salué par la critique, elle revient avec La Fête des Pères, un documentaire cathartique qui mêle son histoire personnelle à celle d'autres femmes résilientes. 

Tourné en partie au Canada, le film prend une dimension plus intime lorsqu'il s'ancre en Guadeloupe. "C'était un besoin de revenir à la source", confie Ayana O'Shun. Coordonné sur place par Laura Larifla de Lalanco, des scènes ont été filmées dans le parc national et sur la plage de Babin en mars 2024. Ces paysages deviennent le décor d'une quête identitaire et émotionnelle, où les témoignages de ces femmes résonnent comme un écho à des siècles d'histoire. 

Au-delà des stéréotypes : l'héritage social et historique 

Pourquoi une telle absence des pères noirs ? Est-ce lié à l'histoire des diasporas africaines dans les Amériques ? Quelles conséquences sur leurs filles et les communautés ? Autant de questions que soulève le documentaire, sans jugement, mais avec une volonté de comprendre. Entre traumatismes transmis, choix de vie complexes et quête de liberté, La Fête des Pères déconstruit les clichés et ouvre un dialogue nécessaire. 

Malgré la gravité du sujet, le film se veut porteur d'espoir. À travers des récits de résilience, de pardon et de réconciliation, Ayana O'Shun transforme la douleur en une ode à l'amour. 

Une projection à ne pas manquer pour qui s'intéresse aux questions familiales, identitaires et sociales, au croisement de l'intime et du collectif.