

Le Sénat a adopté ce mardi 10 juin une proposition de loi visant à freiner l'essor de la "fast fashion", ciblant particulièrement le géant chinois Shein. Avec des mesures allant de l'interdiction de publicité à des taxes renforcées, le texte veut limiter l'impact environnemental et social de cette industrie.
Un an après le vote de l'Assemblée nationale, le Sénat a approuvé à l'unanimité la proposition de loi portée par la députée Horizons Anne-Cécile Violland. Ce texte, soutenu par le gouvernement, vise à encadrer les pratiques de la "mode ultra-éphémère", incarnée par Shein, accusé de produire des vêtements à bas coût dans des conditions sociales et environnementales désastreuses.
La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a salué une loi "aussi ambitieuse qu'on pouvait l'espérer", tout en annonçant son intention de porter le combat au niveau européen.
Le texte cible explicitement les acteurs comme Shein, qui propose 7 220 nouvelles références par jour, contre 290 pour H&M. Une surproduction qui génère une pollution massive et repose souvent sur une main-d'œuvre sous-payée. "On se retrouve avec une loi anti-Shein, et anti-clients de Shein", a déploré Quentin Ruffat, porte-parole de l'entreprise en France. Pourtant, les sénateurs assurent vouloir préserver les acteurs historiques comme Zara ou Kiabi, qui disposent d'enseignes physiques en France.
Les mesures phares du texte
- Bonus-malus écologique
Les entreprises devront payer une éco contribution pouvant atteindre 10 € par article d'ici 2030, avec un système de pénalités pour les plus polluantes.
- Interdiction de la publicité
La promotion des marques de fast fashion sera strictement interdite, y compris via les influenceurs, sous peine de sanctions.
- Taxe sur les petits colis étrangers
Une surtaxe de 2 à 4 € sera appliquée sur les livraisons en provenance de pays hors UE, visant notamment Shein et Temu.
Le texte doit désormais passer en commission mixte paritaire (CMP) pour trouver un accord entre députés et sénateurs. Certaines mesures, comme la taxe sur les petits colis, pourraient être révoquées au profit d'une régulation européenne.
Une chose est sûre : la France envoie un signal fort contre la surconsommation textile. Reste à savoir si cette loi suffira à infléchir les pratiques d'un géant comme Shein.
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