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Le chef de la diplomatie iranienne attendu à Moscou avant des pourparlers Iran/Etats-Unis à Rome

14 April 2025
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Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi se rendra cette semaine à Moscou pour aborder la question des pourparlers entre l'Iran et les Etats-Unis, avant un nouveau cycle de discussions avec Washington samedi à Rome.

L'Iran et les Etats-Unis, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont échangé samedi dernier sous la médiation du sultanat d'Oman sur l'épineuse question du nucléaire iranien.

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent de longue date l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l'énergie.

L'Iran et les Etats-Unis sont convenus de poursuivre les pourparlers le 19 avril, toujours sous médiation omanaise. 

Ces discussions se tiendront à Rome, a confirmé le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani.

"Nous avons reçu la demande des parties concernées, Oman jouant le rôle de médiateur, et nous avons donné une réponse positive", a indiqué M. Tajani, cité par les agences italiennes.

Avant ce nouveau cycle de pourparlers, Abbas Araghchi se rendra à Moscou.

"Je tiens à préciser qu'il s'agit d'un déplacement qui était déjà prévu", a indiqué lundi le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, ajoutant lors d'un point presse que cette visite "en fin de semaine" serait "l'occasion d'aborder les derniers développements liés aux négociations".

Le chef de la diplomatie iranienne s'entretiendra avec son homologue russe Sergueï Lavrov, a confirmé Moscou, sans préciser la date de cet entretien.

Représailles

La Russie est l'un des membres d'un accord international sur le nucléaire conclu avec l'Iran en 2015, mais aujourd'hui caduc depuis la décision des Etats-Unis de s'en retirer en 2018.

La France, le Royaume-Uni, la Chine et l'Allemagne font également partie du pacte. 

Le texte prévoyait la levée de certaines sanctions internationales visant l'Iran en échange d'un encadrement de son programme nucléaire par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). 

Selon l'AIEA, l'Iran respectait ses engagements.

En 2018, Donald Trump a retiré unilatéralement son pays de l'accord et rétabli des sanctions.

En représailles, l'Iran est depuis progressivement revenu sur ses engagements. 

Le pays a ainsi augmenté le nombre et la performance de ses centrifugeuses, ces machines utilisées pour enrichir l'uranium, afin de produire davantage, mieux et plus vite sur ses sites de Natanz et Fordo (centre).

"Lignes rouges"

La décision de Donald Trump de se retirer de l'accord avait en partie été motivée par l'absence de mesures contre le programme balistique de Téhéran, perçu comme une menace pour son allié israélien. 

"Le seul sujet des discussions sera le nucléaire et la levée des sanctions", a assuré dimanche Esmaïl Baghaï à la télévision d'Etat.

L'influence régionale de l'Iran et ses capacités en matière de missiles figurent parmi "les lignes rouges" de l'Iran, a pour sa part averti l'agence iranienne Irna.

L'Iran est le seul Etat non doté d'armes nucléaires à enrichir de l'uranium à un niveau élevé (60%), tout en continuant à accumuler d'importants stocks de matière fissile, selon l'AIEA.

Un seuil de 90% permet de fabriquer une arme atomique, selon le gendarme onusien du nucléaire. L'accord de 2015 plafonnait ce taux à 3,67%.

Au moment où l'Iran multiplie les initiatives diplomatiques, le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, a annoncé lundi sur le réseau social X qu'il se rendrait dans le pays "cette semaine". 

M. Grossi "arrivera à Téhéran mercredi soir", a rapporté Irna, citant un responsable du ministère des Affaires étrangères.

Il rencontrera M. Araghchi ainsi que le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, a précisé Irna.

La précédente visite en Iran de Rafael Grossi remonte à novembre. Il s'était alors rendu sur les sites nucléaires de Natanz et Fordo.

bur-sbr-ap/sg

La Statue de la Liberté peinte sur un mur de l'ancienne ambassade des Etats-Unis à Téhéran, le 8 avril 2025
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• ATTA KENARE
Carte de l'Iran montrant les sites nucléaires, réacteurs et mines d'uranium
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• Sylvie HUSSON
Un Iranien lit un journal dans une rue de Téhéran, le 12 avril 2025, avec en première page les pourparlers irano-américains sur le nucléaire
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• ATTA KENARE
Le directeur général de l'AIEA Rafael Grossi (G) et le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi le 14 novembre 2024 à Téhéran
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• ATTA KENARE