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Le gouvernement cubain maintient ses investissements hôteliers malgré la crise du tourisme

25 December 2025
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Jacques Vilus

voiture ancienne Cuba
voiture ancienne Cuba • DR

En dépit d'une chute brutale de la fréquentation étrangère, La Havane confirme sa priorité budgétaire pour 2026 : la construction de nouveaux complexes hôteliers. Une stratégie qui accentue les déséquilibres économiques de l'île.

Le plan économique présenté pour l'année 2026 confirme une orientation paradoxale. Alors que le taux d'occupation des hôtels peine à franchir la barre des 20 % et que les infrastructures de base sont en état de délabrement avancé, le pouvoir cubain continue d'allouer la majeure partie des investissements de l'État au secteur du tourisme de luxe.

Des priorités budgétaires focalisées sur les devises

Le gouvernement de Miguel Díaz-Canel a indiqué que le budget 2026 restera focalisé sur la captation de devises étrangères. Cette stratégie se traduit par trois axes concrets :

- La finalisation des chantiers en cours : La priorité absolue est donnée à l'achèvement des hôtels de luxe à La Havane et dans les stations balnéaires comme Holguín ou Varadero, des projets largement gérés par le conglomérat militaire GAESA ;

- La maintenance du réseau électrique (SEN) : Une part croissante du budget "énergie" devrait être fléchée vers la stabilisation du réseau. L'objectif est avant tout pragmatique : les coupures de courant massives sont devenues le principal frein à l'attractivité touristique de l'île ;

- La réduction du déficit public : Le gouvernement prévoit de réduire les subventions aux entreprises d'État déficitaires. Cette rigueur budgétaire risque d'impacter lourdement le secteur agricole, déjà paralysé par une pénurie critique de semences et d'engrais.

Un modèle économique sous tension 

Cette "monoculture du béton" s'opère au détriment de l'investissement social et productif. Pour de nombreux analystes, le décalage entre les somptueux chantiers hôteliers et la précarité de l'agriculture locale aggrave l'insécurité alimentaire. En privilégiant la construction de chambres souvent vides plutôt que la relance de la production nationale, Cuba s'enfonce dans une dépendance accrue aux importations, financées par une rente touristique de plus en plus incertaine.