Jacques Vilus

“ À la veille de la “Nochebuena [Réveillon de Noël]”, la République Dominicaine place son système de santé sous haute surveillance. Le Service National de Santé (SNS) a activé un plan d'urgence général pour répondre à la hausse structurelle des traumatismes et des urgences médicales durant la période de Noël”.
Chaque fin d'année, la pression sur les structures publiques dominicaines change de nature. Pour faire face au flux massif attendu dans les services d'urgence, les autorités sanitaires ont ordonné une mobilisation exceptionnelle des ressources humaines et matérielles sur l'ensemble du territoire.
Une logistique de crise préventive
Le plan de contingence mis en œuvre par le SNS repose sur une réorganisation stratégique des centres hospitaliers :
Renforcement des stocks : Les services de pharmacie et de fournitures médicales ont été réapprovisionnés pour garantir une autonomie totale face à un afflux de patients ;
Disponibilité des lits : Les hôpitaux ont procédé à une gestion active des sorties pour libérer des capacités d'accueil dans les unités de soins intensifs et de traumatologie ;
Mobilisation du personnel : Les gardes ont été doublées, notamment dans les zones à forte concentration touristique et urbaine, afin de maintenir une réponse chirurgicale et médicale 24h/24.
Le défi de l'insécurité routière
Au-delà de la logistique, ce dispositif est une réponse directe à une réalité statistique tragique : la recrudescence des accidents de la route. La République Dominicaine affiche l'un des taux de sinistralité les plus élevés de la région, et les déplacements massifs liés aux fêtes, souvent conjugués à la consommation d'alcool, saturent systématiquement les services de traumatologie. Ce plan d'urgence agit comme un baromètre de la résilience du système de santé public. Si les autorités affirment que le réseau est “ préparé “, l'enjeu reste de taille : gérer l'urgence immédiate (accidents et intoxications) sans sacrifier la continuité des soins pour les patients déjà hospitalisés.
Une responsabilité partagée
Malgré le déploiement de ces moyens, le succès de cette opération dépend d'un facteur que le système hospitalier ne peut contrôler : la prévention. En communiquant massivement sur l'état de préparation des hôpitaux, le gouvernement tente également de sensibiliser la population. L'objectif est clair : éviter que la capacité de réponse du réseau ne soit dépassée par des comportements à risque évitables.
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