Après des semaines de campagne, quelque 160 millions d’électeurs sont appelés aux urnes ce mardi 5 novembre pour élire le prochain président des Etats-Unis. L’ex-président républicain Donald Trump affronte l’actuelle vice-présidente démocrate Kamala Harris dans un duel qui s’annonce aussi serré qu’historique. Décryptage.
Quelque 160 millions de citoyens des Etats-Unis sont appelés aux urnes, ce mardi 5 novembre, pour déterminer qui s’installera à la Maison Blanche jusqu’en 2028. Les électeurs doivent départager l’ex-président républicain Donald Trump et l’actuelle vice-présidente démocrate Kamala Harris au terme d’un scrutin indirect.
En effet, les électeurs américains, contrairement à la France, ne désignent pas une personne, mais la couleur politique des grands électeurs de leur État. Ce sont ces derniers qui forment le collège électoral chargé de désigner officiellement le chef de l’État fédéral. Cette « deuxième élection présidentielle » se tiendra le 17 décembre. Pour remporter l’élection, le vainqueur doit obtenir une majorité de grands électeurs, soit au moins 270 sur 538.
Dans 48 États sur 50, quand un candidat arrive en tête, il « remporte » tous les grands électeurs : ainsi, avec 50% des suffrages plus une voix, le candidat en tête envoie tous les grands électeurs acquis à sa personne au collège électoral. C’est la règle du winner-takes-all, « le gagnant prend tout ». L’enjeu du scrutin de ce 5 novembre se trouve ici.
Certains États, particulièrement disputés, qui ne penchent ni pour Kamala Harris, ni pour Donald Trump, sont considérés comme faiseurs de roi. Ce sont les « swing states » – l’Arizona, la Caroline du Nord, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Pennsylvanie et le Wisconsin – capables de faire basculer l’élection. D’autant plus lorsque celle-ci s’annonce très serrée comme cette année.
D’après les sondages relayés par la presse française et internationale, les deux candidats qui proposent deux visions opposées de l’Amérique sont au coude-à-coude.
Une campagne pas comme les autres
Si l’élection américaine passionne au-delà des frontières des Etats-Unis, c’est parce que son influence touche la planète entière. Malgré un déclassement économique au profit de la Chine, les États-Unis demeurent une puissance mondiale de premier plan : militaire, diplomatique, culturelle, etc…
Deux modèles opposés sont proposés cette année par les candidats, tant sur les questions de politique intérieure que sur la politique internationale. Bien que les positionnements de Kamala Harris et de Donald Trump sur les guerres au Proche-Orient ou en Ukraine aient marqué la campagne, ce sont l’inflation, le droit à l’avortement, la crise migratoire ou encore la préservation de la démocratie qui ont été les sujets les plus débattus aux États-Unis.
La campagne a été marquée par de nombreux rebondissements. En premier lieu, les affaires judiciaires de Donald Trump qui, un temps, ont fait peser sur l’homme d’affaires le risque d’une inéligibilité. Après avoir déposé de nombreux recours et s’être vu accorder une immunité partielle par la Cour suprême, Donald Trump a pu se présenter à l’investiture républicaine, puis à l’élection présidentielle.
Mi-juillet, l’ex-président a ensuite été victime d’une tentative d’assassinat en plein meeting. Une semaine plus tard, le candidat républicain, qui affrontait à l’origine le (très âgé) président sortant Joe Biden, a vu ce dernier se désister sous la pression de son camp au profit de la vice-présidente Kamala Harris.
Ce désistement a permis de redonner du souffle à la campagne démocrate et de rendre incertaine une élection qui s’annonçait gagnée d’avance par Donald Trump. Le candidat républicain a par la suite tenté de couper l’élan de la candidate démocrate, notamment en refusant tous les autres débats avec Kamala Harris après avoir perdu l’unique débat organisé entre les deux candidats lors de la campagne.
En cas de victoire, Kamala Harris deviendrait la première femme de l’Histoire à accéder à la fonction présidentielle aux Etats-Unis.
Les premiers résultats partiels seront communiqués dans la nuit aux États-Unis et un résultat définitif pourrait tomber en toute fin de soirée outre-Atlantique, dans le meilleur des cas.
En effet, lors de certaines élections, le dépouillement prend plusieurs jours avant l’annonce des résultats. En 2000, lors de l’élection de George Bush fils, 36 jours et un recomptage des votes de la Floride avaient été nécessaires. En 2020, il avait fallu attendre quatre jours pour officialiser la victoire de Joe Biden suite aux contestations de son rival Donald Trump. Le comptage des votes électroniques et par correspondance – possibles aux États-Unis – étant parfois long. Cette année, 82 millions de personnes ont déjà voté par anticipation.
Photo de Une : quelque 160 millions d’électeurs sont appelés à élire le (ou la) futur(e) président(e) des Etats-Unis ce mardi 5 novembre © Twitter Kamala Harris