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L’hécatombe par balle se poursuit…et un peu partout, les armes «continuent de parler»

03 July 2025
Cross Continental Forum Barbados

Recrudescence de la criminalité en Guadeloupe

Par Richard GARNIER

Le Premier président, Mickael Janas (à gauche) et Éric Maurel, Procureur général auprès de la Cour d'appel de Basse-Terre ont été les premiers à tirer la sonnette d'alarme concernant la hausse de criminalité en Guadeloupe.
Le Premier président, Mickael Janas (à gauche) et Éric Maurel, Procureur général auprès de la Cour d'appel de Basse-Terre ont été les premiers à tirer la sonnette d'alarme concernant la hausse de criminalité en Guadeloupe. • RICHARD GARNIER

Le début des grandes vacances 2025 n'augure rien de bon dans l'affolante "utilisation décomplexée des armes à feu en Guadeloupe". Le 29ème décès depuis le début de l'année est à déploré, le triste décompte incluant également les îles du Nord. Par ailleurs, les armes "continuent à parler" lors de soirées se voulant festives. La procureure de la République a fait le point dans un nouveau communiqué.  

Un homme de 29 ans est décédé le 2 juillet 2025 au CHU de Pointe-à-Pitre, après avoir été grièvement blessé par balles le matin même dans le quartier de Vieux-Bourg, aux Abymes. La brigade criminelle de la Direction territoriale de la police nationale (DTPN) a été saisie de l'enquête, ouverte pour homicide volontaire. Cet événement marque le 29e homicide recensé depuis le début de cette année 2025 en Guadeloupe et dans les îles du Nord. 

Un mineur déféré après des faits graves à "l'Infini"  

 

Par ailleurs, dans la nuit du 1er au 2 juillet, une violente altercation a dégénérée en pugilat collectif à l'intérieur de la discothèque "l'Infini" au Gosier. Bien que les services de police n'aient enregistré aucune plainte concernant ces violences, des incidents graves se sont poursuivis par la suite à l'extérieur de l'établissement de nuit. Des tirs d'arme à feu ont blessé un homme, dont le pronostic vital n'est pas engagé. A la suite de l'intervention de la brigade anti criminalité (BAC), deux individus ont été placés en garde à vue. L'un d'eux, un mineur de 17 ans, a été présenté à un juge d'instruction et mis en examen pour tentative de meurtre, vols avec arme et port d'arme de catégorie B. Le parquet a requis son placement en détention provisoire. 

Les autorités judiciaires alertent depuis longtemps  

Ces événements s'inscrivent dans un contexte de recrudescence de la violence en Guadeloupe. Le 29ème homicide depuis le début de l'année 2025 vient donc d'être enregistré, dont plus de la moitié l'ont été par arme à feu. Rappelons que la population guadeloupéenne n'est que de 410 000 habitants, ce qui conduit à un ratio de meurtre plaçant le département à la première place d'un bien macabre classement au niveau national. Depuis longtemps, la procureure de la République de Pointe-à-Pitre, Caroline Calbo, a exprimé son inquiétude face à "une utilisation très décomplexée des armes à feu", appelant les familles à être vigilantes quant aux armes que pourraient détenir leurs enfants et à les remettre aux services de police et de gendarmerie pour éviter une escalade de la violence. Plus récemment, les chefs de cours, le procureur général auprès de la Cour d'appel de Basse-Terre, Éric Maurel et le Premier Président Mickaël Janas ont réclamé la création sur le ressort de Pointe-à-Pitre d'une antenne infra-JIRS (Juridiction interrégionale spécialisée), ainsi que le déploiement de 5 magistrats supplémentaires. Quant aux élus, ils sont enfin sortis de leur mutisme, les quatre députés guadeloupéens signant une motion commune pour alerter le gouvernement sur la recrudescence des faits de violences armées en Guadeloupe. Tout comme l'a également fait le sénateur Victorin Lurel.