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Lutter contre la vie chère : réunion publique ce vendredi 11 avril à l’Université de Guyane | Guyaweb, site d’information et d’investigation en Guyane

08 April 2025
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Lutter contre la vie chère : réunion publique ce vendredi 11 avril à l’Université de Guyane

Engagés depuis le mois de novembre pour trouver des solutions à la problématique de la vie chère, le collectif « Stop vie chère » et la Collectivité territoriale de Guyane organisent une réunion de restitution de leurs travaux, ce vendredi 11 avril à l’Université de Guyane. Prix du carburant, pouvoir d’achat, réforme de l’octroi de mer, développement de la production locale… toutes les thématiques abordées lors des tables rondes conduites depuis six mois seront débattues lors de cette réunion publique. 

Dans le sillage de la mobilisation contre la vie chère lancée en septembre en Martinique, le collectif « Stop vie chère Guyane » s’est emparé de cette thématique sur notre territoire. Depuis novembre, les neuf associations et partis politiques* associés contre les prix élevés qui pèsent sur les paniers guyanais ont engagé une réflexion sur cette problématique qui touche la population dans ses largesses.

En Guyane, près d’un tiers de la population vit avec moins de 550 euros par mois et plus de la moitié (53%) vit sous le seuil de pauvreté, alors que les écarts de prix moyens avec la France hexagonale sont de 13,7% selon l’Insee. Une proportion qui monte à 39,4% pour les produits alimentaires.

Depuis six mois, un dialogue s’est ouvert, sous la forme d’ateliers thématiques, entre le collectif et la Collectivité territoriale de Guyane (CTG) afin de trouver des solutions sur le coût des produits alimentaires, du carburant, des loyers et des services essentiels (eau et électricité).

Des réflexions sur les marges de la grande distribution, les taxes telles l’octroi de mer ou encore le poids des monopoles ont été initiées lors de ces tables rondes conjointes qui doivent faire l’objet de rapports à remettre aux autorités. Ces thématiques sont peu ou prou les mêmes que celles visées par une proposition de loi de Béatrice Bellay, députée socialiste martiniquaise.

Un premier atelier a été organisé en janvier sur la question des prix des carburants et notamment leur composition, ces prix étant administrés en Guyane par arrêté préfectoral. Une seconde table ronde, consacrée à l’amélioration du pouvoir d’achat, s’est tenue jeudi dernier à la CTG avec les acteurs de la grande distribution et la Chambre de commerce et d’industrie de Guyane mais en l’absence (soulignée) du troisième armateur mondial CMA-CGM présidé par  » Rodolphe Saadé,  le milliardaire chouchou de Macron« , qui a massivement investi aux Etats-Unis.

L’objectif de cette rencontre était d’engager un dialogue constructif entre les représentants de la grande distribution et les collectifs citoyens afin « d’identifier et de mettre en œuvre des solutions concrètes pour faire baisser le coût de la vie en Guyane » a résumé  la CTG.

L’impact de l’octroi de mer sur le coût des biens, l’évaluation des droits de douane pour la grande distribution, la volonté de faciliter l’importation transfrontalière de denrées alimentaires – notamment dans le cadre du Mercosur – et le développement de la production locale pour réduire la dépendance aux importations ont notamment été abordés.

Afin d’associer la population à ces réflexions, une réunion publique de restitution de ces travaux s’est tenue vendredi dernier à Saint-Laurent-du-Maroni. Le collectif « Stop vie chère » et la CTG en organisent une seconde du même acabit ce vendredi 11 avril, de 18h30 à 20h30, au campus cayennais de l’Université de Guyane (Amphi A).

Plusieurs propositions ont d’ores et déjà émergé des rencontres entre la CTG et le collectif « Stop vie chère », comme la création d’un « observatoire des prix » géré par la CTG et non par l’Etat, à l’instar de La Réunion, ou une réforme de l’octroi de mer (taxe sur les produits importés) pour le rendre plus performant, sans pour autant supprimer cette source de revenus incontournable pour les collectivités ultramarines**. La réunion publique organisée ce vendredi sera également l’occasion d’en débattre.

Photo de Une : Marché de Cayenne, favoriser la consommation locale © DR.

*Le collectif « Stop vie chère » est composé des associations Tròp Violans, Consommation, logement et cadre de vie (CLCV), Union territoriale des centres communaux ou intercommunaux d’action sociale (UTCCAS), Nou paré pou ; et des partis politiques Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale (MDES) et Guyane Rassemblement.

**L’octroi de mer a rapporté 369 millions d’euros en 2024 à la CTG, selon la direction régionale des douanes qui récolte cette taxe au profit de la collectivité majeure de Guyane.

Pour aller plus loin, relire via Guyaweb :

Vie chère en Outre-mer : l’Assemblée nationale adopte une loi pour encadrer les prix et réguler la grande distribution

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