Métiers en tension : la France officialise sa liste pour 2025 et ouvre (sous conditions) la voie à la régularisation

La nouvelle liste s'appuie sur une analyse territoriale fine, basée sur le répertoire ROME, et identifie près de 80 professions en difficulté de recrutement. Parmi les plus citées : 

- Aides à domicile et aides-soignants (notamment en zones rurales)

- Agents de nettoyage et employés de l'hôtellerie 

- Cuisiniers, serveurs et bouchers 

- Ouvriers du bâtiment 

- Conducteurs routiers (uniquement en PACA)

- Boulangers-pâtissiers (en Corse)

- Ingénieurs informatiques (cas isolé dans les Hauts-de-France)

Régularisation des sans-papiers : une porte entrouverte, mais pas automatique 

L'arrêté ne garantit pas un titre de séjour systématique. Pour en bénéficier, les travailleurs sans papiers doivent : 

- Exercer depuis 12 mois dans un métier en tension de leur région. 

- Justifier de 3 ans de résidence en France. 

Même avec ces critères, la décision finale revient au préfet, soulignant la volonté de l'État de garder le contrôle malgré les besoins criants des secteurs concernés (bâtiment, restauration, agriculture, etc.). 

Un outil économique… et politique 

Derrière cette liste se cache un enjeu plus large : concilier urgence économique et fermeté migratoire. Si elle permet aux entreprises de sécuriser une main-d'œuvre déjà présente, son efficacité dépendra de l'interprétation des préfectures. Autre limite : la liste, censée être actualisée chaque année, peine souvent à suivre les réalités du terrain. 

En résumé, ce dispositif est moins une solution miracle qu'un compromis, reflétant les tensions entre pragmatisme économique et doctrine administrative. Reste à voir si les secteurs en détresse y trouveront un vrai soulagement.