Plage de la Coulée : le maire annule l’interdiction des sports nautiques après la bronca

Le coup de semonce était pourtant clair : publié le 17 novembre, l'arrêté municipal n° AM/DMN/2025-11/622 interdisait purement et simplement toute activité nautique sur 300 mètres de bande maritime à la plage de la Coulée, située au sud de la route de la Pointe des Châteaux. Sont concernés : voile légère, wingfoil, kitesurf, planche à voile, surf, paddle, foil, ainsi que les engins tractés ou motorisés. Seule la baignade restait autorisée. Motif invoqué par la municipalité et notamment par le premier adjoint à l'origine du texte : la sécurité publique et la protection des baigneurs face à une cohabitation jugée risquée.

Mais la mesure, radicale, n'aura tenu que douze jours. Face aux réactions "véhémentes" des usagers et à l'indignation d'une partie de la population, le maire Jean-Luc Périan a dû plier. Dans un message publié sur sa page Facebook, il a reconnu que l'arrêté avait "fait grand bruit" et présenté ses excuses, invoquant des "erreurs ou maladresses" de rédaction ayant conduit à un texte qui "dépasse de loin nos intentions". Il a annoncé la suspension immédiate de son application.

La promesse d'une concertation et d'un nouveau cadre

Pour apaiser les esprits, l'édile promet désormais de prendre le temps de la consultation. Il rencontrera prochainement les usagers de la plage de la Coulée pour "convenir des modalités utiles". L'objectif affiché est d'élaborer un nouvel arrêté qui soit "équilibré et adapté", permettant de "préserver la sécurité et le bonheur de tous". Une manière de reconnaître que la priorité sécurité, bien que légitime, ne peut se faire au détriment des activités qui font la renommée de la commune.

Le maire a tenu à rappeler l'importance économique et sportive de ces disciplines : "Ces activités ont apporté à Saint-François leur lot de champions et elles constituent un pôle d'attraction essentiel et différenciant pour notre commune. Nous avons à cœur de les développer." Un plaidoyer pour un partage apaisé de ce "joyau" qu'est la plage de la Coulée, où, assure-t-il, "il y a de la place pour tous".

Cette annulation marque un rare revirement pour une collectivité et souligne le poids des mobilisations citoyennes. Elle ouvre maintenant un chapitre délicat : trouver un consensus pour une cohabitation harmonieuse entre baigneurs et pratiquants de sports nautiques dans un espace convoité.