« Plus jamais ça » : la psychiatrie guadeloupéenne en marche blanche après le meurtre d’un des siens
Par Christophe VERGER [email protected]

Les professionnels de santé mentale de Guadeloupe appellent à une marche blanche ce vendredi 12 décembre, en réaction au meurtre du psychiatre Jean-Michel Gal. Un rassemblement pour le deuil, mais surtout pour exiger des actes face à l'explosion de la demande de soins et à l'insécurité dans les structures.
La communauté soignante de l'Établissement public de santé mentale (EPSM) de Guadeloupe a fixé un rendez-vous public ce vendredi 12 décembre. Le départ de la marche blanche est prévu à 9 heures depuis le site de l'EPSM au sein du CHU. Ouvert à tous, ce rassemblement silencieux et solennel vise à rendre hommage au Dr Jean-Michel Gal, tué dans son centre médico-psychologique du Gosier, mais aussi à transformer la douleur en exigence collective. Le mot d'ordre de la marche est sans ambiguïté : " Plus jamais ça ! ". Porté par un collectif qui rassemble l'ensemble des professions de l'EPSM, ce slogan résume à la fois l'émotion et la colère face à un drame considéré comme évitable. Il traduit une volonté ferme d'interpeller les responsables sur l'urgente nécessité de sécuriser les conditions d'exercice en psychiatrie, pour les soignants comme pour les patients.
Une unité inédite derrière un collectif interprofessionnel
L'initiative est notable par son unité. Elle est portée par un collectif réunissant toutes les professions de l'établissement : psychiatres, infirmiers, psychologues, aides-soignants, travailleurs sociaux et administratifs. Cette union inédite souligne l'impact transversal du drame et la détermination commune à faire entendre une voix forte pour défendre la dignité et la sécurité du soin en santé mentale. Au-delà de l'hommage, la marche a une dimension d'alerte publique. Elle entend mettre en lumière la pression extrême qui pèse sur la psychiatrie en Guadeloupe, face à une demande de soins en hausse de 22 % depuis 2019. Avec plus de 12 000 patients suivis, la structure est au bord de la rupture, une réalité qui, selon les organisateurs, contribue à créer des environnements à risques si les moyens humains et sécuritaires ne suivent pas.
Un appel à la solidarité au-delà du secteur médical
Les organisateurs appellent la population guadeloupéenne à se joindre à eux. L'objectif est de montrer une large solidarité citoyenne autour des soignants et de la cause de la santé mentale. Cette marche blanche se veut le point de départ d'une prise de conscience collective et d'un dialogue renforcé avec les institutions pour construire des solutions durables et éviter qu'un tel drame ne se reproduise.
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