Pointe-à-Pitre : «Carnaval ou chaos», l’alerte d’Henri Angélique face à une fête en péril


Dans un communiqué au ton grave et sans détour, Henri Angélique, Maire adjoint de Pointe-à-Pitre, tire la sonnette d'alarme : le carnaval, pilier culturel de la Guadeloupe, est menacé par une escalade de violence qui dénature son essence.
Après une saison carnavalesque riche en violences et en drames, Henri Angélique, Maire adjoint de Pointe-à-Pitre s'est senti obligé de communiqué sur la situation. Le carnaval de Pointe-à-Pitre, symbole d'expression populaire, de créativité et de fierté, est en train de se transformer, selon l'élu, en un théâtre d'affrontements violents. " Un carnaval qui se transforme en champ de bataille n'est plus un carnaval ", dénonce-t-il. Derrière les tambours et les chants, ce sont désormais les cris de détresse qui résonnent, les blessés qu'on compte, les familles en larmes qu'on console.
Henri Angélique n'hésite pas à parler d'une prise d'otage : celle d'une ville par une minorité qui confond la fête avec le chaos. Il fustige une jeunesse livrée à elle-même, des bandes qui sèment la terreur, et un laxisme généralisé dans la société.
Des efforts en vain ?
La municipalité, les forces de l'ordre, les secours, les associations : tous sont mobilisés chaque année pour assurer un cadre sécurisé. Routes rénovées, éclairage renforcé, moyens humains et matériels engagés… Et pourtant, ces efforts semblent balayés par une réalité brutale : " des armes circulent, des jeunes consomment alcool et drogue sans aucune limite, et la violence devient omniprésente. "
Henri Angélique va plus loin encore en pointant du doigt une démission parentale inquiétante : " Trop de parents se déchargent sur l'État, sur la municipalité, sur l'école... " L'éducation, pilier de toute société, vacille.
Une proposition choc : service militaire pour les jeunes décrocheurs
Face à la dégradation des comportements, l'élu propose une mesure controversée mais assumée : un Service National Universel à caractère militaire pour les jeunes de 15 à 17 ans, et un service militaire obligatoire pour ceux qui n'atteignent pas un niveau Bac+3. Une idée qui fait écho à une volonté de restaurer des valeurs de discipline, de respect et de responsabilité.
Il alerte également sur un phénomène préoccupant : la participation croissante de jeunes filles aux violences, parfois même en initiant les conflits. Une " inversion troublante des comportements " qui soulève des questions sur la transmission des valeurs et les repères offerts à la jeunesse.
Faut-il suspendre le carnaval ?
La question choc du communiqué : doit-on suspendre le carnaval pour sauver son âme ? Henri Angélique rappelle l'exemple du football anglais, dont la suspension européenne dans les années 1980 a permis une transformation profonde des mentalités. Peut-on envisager une mesure similaire pour le carnaval ? Serait-ce un électrochoc salutaire ?
" Ce ne serait pas une punition, mais un signal fort ", affirme-t-il. Un moyen de rappeler que " le carnaval appartient à ceux qui le respectent, pas à ceux qui le détruisent. "
Un appel à la conscience collective
Au-delà des critiques, ce communiqué se veut un appel. Un appel à la responsabilité, à la mobilisation de tous : parents, jeunes, autorités, société civile. Un appel à retrouver l'essence même du carnaval, celle d'une fête populaire, vivante, pacifique, profondément enracinée dans l'identité guadeloupéenne.
Henri Angélique conclut sur une note solennelle :
" Si nous voulons sauver notre fête, nous devons d'abord sauver nos valeurs. "
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