Raids israéliens meurtriers au Yémen en pleine visite du patron de l’OMS
Des frappes israéliennes ont visé jeudi des sites contrôlés par les rebelles houthis au Yémen, dont l'aéroport de Sanaa, où se trouvait le patron de l'OMS, faisant au moins six morts selon les insurgés.
Le patron de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, était à l'aéroport de Sanaa au moment du bombardement et a fait savoir sur X qu'il était "sain et sauf". Un membre de l'équipage de son avion a toutefois été blessé.
six personnes ont été tuées à l'aéroport de Sanaa, ont déclaré les Houthis sur leur chaîne Telegram.
Israël a confirmé ces raids et son Premier ministre Benjamin Netanyahu a averti que son pays continuerait à frapper les Houthis "jusqu'à ce que le travail soit fini". "Nous sommes déterminés à couper cette branche terroriste de l'axe du mal iranien".
Les Houthis, qui contrôlent de vastes pans du Yémen dont la capitale Sanaa, sont soutenus par l'Iran, l'ennemi juré d'Israël.
Depuis le début de la guerre déclenchée dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas sur le sol israélien, les Houthis ont lancé de nombreuses attaques contre Israël, en "solidarité" avec les Palestiniens.
L'armée israélienne a effectué en riposte de nombreuses attaques contre ces rebelles.
Jeudi, l'aéroport de Sanaa a été la cible de "plus de six" frappes, a déclaré un témoin à l'AFP. La base aérienne voisine d'al-Dailami a aussi été visée.
Depuis 2022, seule la compagnie nationale yéménite Yemenia assure une liaison commerciale limitée à partir de l'aéroport de Sanaa, avec Amman comme principale destination. Entre 2016 et 2022, il n'accueillait que des vols humanitaires opérés par l'ONU.
"Nous allons les traquer"
Dans la région de Hodeida, dans l'ouest du Yémen, une centrale électrique a aussi été touchée par les frappes, d'après un témoin et un communiqué des rebelles.
Ces frappes constituent "un crime sioniste contre l'ensemble du peuple yéménite", a réagi Mohammed Abdelsalam, un porte-parole des Houthis.
L'armée israélienne a dit avoir atteint des "cibles militaires" des rebelles, qu'elle a accusés d'être "au coeur de l'axe de la terreur iranien".
"Les cibles frappées comprennent des infrastructures militaires utilisées par les Houthis à l'aéroport international de Sanaa et aux centrales électriques d'Hezyaz et Ras Katanib", a-t-elle ajouté. "Des infrastructures militaires dans les ports de Hodeida, Salif et Ras Katanib, sur la côte ouest", ont été aussi ciblées.
L'armée a affirmé avoir répondu aux "attaques répétées" des Houthis "contre l'Etat d'Israël et ses citoyens".
"Nous allons traquer tous les dirigeants houthis, les frapper comme nous l'avons fait ailleurs. Personne ne pourra nous échapper", a menacé le ministre de la Défense Israël Katz.
"Frapper avec force"
Les rebelles s'en prennent aussi aux navires liés selon eux à Israël, aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, malgré les frappes de représailles sur leur territoire également menées par l'armée américaine.
Ils font partie de ce que l'Iran appelle l'"axe de la résistance" face à Israël, qui regroupe aussi le Hamas, des groupes irakiens ou le Hezbollah libanais.
L'Iran a condamné les frappes israéliennes, de même que le Hamas.
Les raids surviennent au lendemain de la revendication par les Houthis du tir d'un missile balistique et de deux drones contre Israël.
Lundi, Benjamin Netanyahu a dit avoir demandé à l'armée de "détruire les infrastructures" des rebelles, dont un missile avait fait deux jours plus tôt 16 blessés à Tel-Aviv, dans le centre d'Israël.
"Celui qui frappe Israël paiera un prix très fort", a-t-il averti la semaine dernière.
La plupart des attaques houthies contre Israël ont été contrées ou n'ont provoqué que des dégâts matériels. Mais en juillet, un civil israélien a été tué à Tel-Aviv par l'explosion d'un drone tiré du Yémen. Israël a également riposté par des frappes meurtrières sur Hodeida.
Les Houthis ont pris le contrôle de la capitale yéménite en 2014 après une offensive fulgurante, déclenchant un conflit sanglant avec le gouvernement reconnu par la communauté internationale.
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