Par communiqué, le parquet de Cayenne a indiqué jeudi dernier avoir démantelé un réseau de revente sur WhatsApp de viandes provenant de chasses illégales. Quatre individus, poursuivis pour avoir braconné des espèces partiellement ou totalement protégées, seront jugés en mai lors de la prochaine audience « environnement » du tribunal judiciaire.
Lancée en novembre 2024, une enquête du parquet de Cayenne, ouverte pour destructions et ventes d’espèces protégées, a permis de mettre fin la semaine dernière à un réseau de braconnage qui revendait des viandes chassées en Guyane.
Sur WhatsApp, le groupe proposait à la vente des espèces partiellement ou totalement protégées, dont « des caïmans à lunettes, des piones violettes (perruches), des capucins, des tapirs, des amazones et des tortues charbonnières soumis à quotas et interdits à la revente » a indiqué jeudi par communiqué la procureure Aline Clérot.
Confiée au détachement de Guyane de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et la santé publique (Oclaesp) de la gendarmerie, l’enquête a permis d’établir la revente habituelle de produits de chasse, et notamment de caïmans à lunettes, une espèce chassable en Guyane mais non commercialisable selon la règlementation.
Le 25 mars, quatre individus ont été interpellés dans ce dossier. 206 kg de gibier congelé ont également été saisis lors de perquisitions.
Le principal mis en cause, poursuivi pour destructions et ventes d’espèce protégées, a été déféré et placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son jugement. Il lui est notamment interdit de porter une arme. Il sera jugé en mai, au côté des 3 autres co-auteurs poursuivis pour la même infraction, lors de la prochaine audience « environnement » du tribunal judiciaire.
Quatre autres personnes, entendues dans cette affaire dans le cadre d’auditions libres, vont bénéficier d’une mesure alternative aux poursuites, a annoncé le parquet. Ils devront accomplir à leur frais un stage éco-citoyen, une mesure en vigueur en Guyane depuis mars 2024.
À l’instar des stages de récupération de points du permis de conduire, cette alternative aux poursuites ou peine complémentaire est proposée pour des infractions environnementales légères.
Photo de Une : le réseau de braconniers revendait notamment sur WhatsApp de la viande de caïman à lunettes, une espèce partiellement protégée en Guyane. Elle est chassable, mais non commercialisable selon l’Office français de la biodiversité (OFB) © DR