Sachets de nicotine: jusqu’à 6,5 fois plus d’arsenic qu’une cigarette classique, selon des associations
Les sachets de nicotine peuvent contenir jusqu’à 6,5 fois plus d’arsenic, substance cancérogène avérée, que la cigarette traditionnelle, selon une étude publiée mardi par le magazine français 60 Millions de consommateurs et une association anti-tabac, qui appellent à leur interdiction en France.
Réalisée en partenariat avec le Comité national contre le tabagisme (CNCT) par l’Institut national de la consommation (INC) qui édite le magazine, l’étude a porté sur des sachets de nicotine de sept marques, produits par quatre fabricants - Velo, Zyn, Nois, D’Lice - et en vente sur internet et auprès des débitants de tabac.
Ces sachets ou « pouches » - qui renferment, dans un tissu perméable, des fibres de polymères imprégnées de nicotine et d’arômes, et se glissent entre la lèvre et la gencive - ont été analysés en laboratoire pour déterminer leur composition.
Présence de nombreux produits toxiques
Cette analyse a révélé la présence d’arsenic, un cancérogène « fortement irritant pour les voies respiratoires et toxique en cas d’ingestion » dans tous les sachets de nicotine testés, avec des teneurs très variables, « pouvant aller jusqu’à 6,5 fois les quantités présentes dans une cigarette traditionnelle ».
En outre, la présence de plomb à des niveaux faibles a été relevée dans deux marques, ainsi que celle d’antimoine, « considéré comme probablement cancérogène et pouvant être nocif pour la fertilité, le foetus et les nourrissons » allaités, dans deux marques également, ou encore de formaldéhyde.
Et les « teneurs réelles des sachets de nicotine analysés peuvent aller jusqu’à 38,9 mg/g, soit près de dix fois plus que les substituts nicotiniques (gommes) vendus en pharmacie, limités à 4mg/g », selon l’étude.
Enfin, le CNCT et 60 millions de consommateurs voient dans les « taux très élevés » d’édulcorants relevés « une volonté de cibler les jeunes générations en conférant aux produits un arôme sucré ».
En conclusion, tous deux « appellent à l’interdiction immédiate et explicite de ces nouveaux produits de la nicotine par les pouvoirs publics ».
Le 30 octobre, la ministre française de la Santé démissionnaire, Geneviève Darrieussecq, avait annoncé l’interdiction prochaine des sachets de nicotine, qui devait faire l’objet d’un décret en Conseil d’Etat.
« Le marketing de ces produits est directement ciblé vers les jeunes et je souhaite que nous puissions protéger notre jeunesse », avait-elle déclaré.