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Sargasses en Guadeloupe : État d’urgence face à une invasion persistante

30 April 2025
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Depuis un mois, les échouements massifs de sargasses frappent les côtes guadeloupéennes, mobilisant communes, État et entreprises locales. Alors que Météo France alerte sur un risque "fort" pour plusieurs zones, les opérations de ramassage s'intensifient et des barrages flottants sont déployés. Décryptage de la situation.

Dans son bulletin du 28 avril 2025, Météo France a classé le risque d'échouements en niveau "fort" pour la Désirade, Marie-Galante, les Saintes et l'Est de la Basse-Terre, et "moyen" pour la Grande-Terre. L'océan Atlantique, encore chargé en radeaux d'algues, laisse présager une poursuite des échouements. Des phénomènes inhabituels, comme ceux observés au Gosier et à Pointe-à-Pitre, sont également signalés en raison de l'absence de vent. 

Onze chantiers de ramassage en cours 

Au 30 avril, onze communes sont concernées par des opérations de collecte : Goyave, Petit-Bourg, Gosier, Sainte-Anne, Saint-François, le Moule et la Désirade. Cinq autres chantiers démarreront prochainement à Terre-de-Bas, Anse-Bertrand et Capesterre-de-Marie-Galante. Ces actions gérées par les collectivités avec le soutien d'entreprises locales, sont financés à 80 % par l'État. Ce dernier participe également à l'acquisition de matériel pour certaines communes comme Terre-de-Haut et Petit-Bourg. 

Barrages flottants : des résultats mitigés 

Pour limiter l'impact des sargasses, 5 000 mètres de barrages flottants ont été installés. Ils protègent notamment les plages de Pompierre (Terre-de-Haut) et Pointe-à-Donne/Arnouville (Baie-Mahault et Petit-Bourg). Cependant, certains dispositifs, comme ceux de Capesterre-de-Marie-Galante et Terre-de-Bas, n'ont pas donné les résultats escomptés en 2024. Des améliorations notamment au niveau des ancrages, sont à l'étude pour une réinstallation future.

L'océan Atlantique, encore chargé en radeaux d'algues, laisse présager une poursuite des échouements.
L'océan Atlantique, encore chargé en radeaux d'algues, laisse présager une poursuite des échouements.
• Joanne Blanc

 

Veille sanitaire : pas de seuil d'alerte franchi

Le réseau de capteurs de Gwad'Air, renouvelé en 2023, surveille en temps réel les concentrations de sulfure d'hydrogène et d'amoniac. Au 29 avril, aucune commune n'a atteint le seuil d'alerte mais Capesterre-de-Marie-Galante et Grande-Anse (Terre-de-Bas) sont en pré-alerte. Les sites de Marigot (Terre-de-Haut) et Arnouville (Petit-Bourg) ont quant à eux atteint le seuil d'information générale.

Coordiantion renforcée face à un phénomène récurrent 

Face à cette crise environnementale et sanitaire, les collectivités et les services de l'État accentuent leur collaboration pour optimiser la collecte et réduire les nuisances pour les habitants. Les efforts se poursuivent pour adapter les stratégies et les moyens déployés, alors que les sargasses continuent de défier la région. 

 

Banc de sargasses à Capesterre de Marie-Galante
Banc de sargasses à Capesterre de Marie-Galante
• José PHANOR