Témoignage : « Je vais appeler ta maman pour qu’elle vienne récupérer ton cadavre dans le salon »


Témoignage de la maman d'une jeune femme victime de la violence de son compagnon
Propos recueillis par Bérengère MERLOT

Comment, quand on est maman, accepter que son enfant, même grand, subisse de la violence ? Par quel état d'esprit passe-t-on face à l'insupportable ? Naty, mère d'une jeune femme de 26 ans qui a subi la violence de son conjoint et des menaces de mort, témoigne.
Il y a trois ans, lorsque la fille de Naty
rencontre ce jeune homme dont elle tombe amoureuse, les violences
commencent tout de suite. Sa maman comprend vite la situation et
sait qu'il faut l'aider à se sortir de cette influence dangereuse.
Elle opte pour la distance et le temps, et envoie sa fille à la
Réunion, où elles ont de la famille, durant six mois. Au retour en
Guadeloupe, la relation reprend, avec une gradation dans la
violence et de claires menaces de mort. Au mois de février dernier,
Naty, qui n'a jamais perdu contact avec sa fille, sent que quelque
chose ne va pas. Elle se rend à l'appartement que cette dernière
partage avec son conjoint, insiste, et finit par découvrir sa fille
avec les deux yeux tuméfiés et le nez cassé. Elle tombe à la
renverse et prévient la police qui arrête le jeune homme. Le procès
a eu lieu en comparution immédiate. Le prévenu est condamné à la
peine maximale pour violence conjugale.
Comment vous sentez-vous, après le procès
?
Je suis très choquée. Je l'étais déjà avant le
procès, mais le fait d'y assister était choquant parce que c'était
la première fois. Être au tribunal est impressionnant. Je n'ai pas
dû témoigner, seulement ma fille. J'avais déjà tout dit à la police
et j'avais cautionné la plainte de ma fille. C'est moi qui ai
alerté la police ce jour-là. J'ai eu l'intuition de passer chez
eux. Elle ne m'a pas prévenue. Elle était prostrée et traumatisée.
Elle avait l'impression d'être sous l'eau, d'être maintenue au fond
d'une piscine et de nous voir à la surface sans pouvoir réagir.
Cela veut tout dire. Je suis vraiment épuisée. Mais je reste à flot
parce qu'il le faut et parce que, de toute façon, c'est comme ça.
C'est...
Related News

Pékin rejette les accusations de Kiev selon lesquelles de nombreux Chinois combattent pou...

Groenland: «Il nous le faut», affirme Trump avant une visite de Vance

C1: le PSG doit rester conquérant pour prendre goût à l'Angleterre
