La Team Sistecredito aurait dû ajouter une cinquième victoire en huit étapes sur ce Tour de Guadeloupe et une deuxième victoire pour Kevin Castillo. Mais le commissaire de la course, Jorge Gual Martinez, en a décidé autrement en déclassant le maillot jaune qui a eu une attitude dangereuse pendant le sprint en poussant de l’épaule Sam Maisonobe, qui a par conséquent été déclaré vainqueur de cette 8e étape.
Le match de boxe sur cette dernière étape de montagne a bien eu lieu. Dans la dernière montée de Sofaïa, les cadors du classement général sont là : les deux Colombiens Castillo et Castaño, Will, Damien Urcel et bien sûr Maisonobe, 3e du général. Seuls les deux Andins et le coureur de la Vendée U ont basculé dans la descente vers le bourg de Sainte-Rose en tête et se disputent la victoire d’étape au sprint. Castaño déclenche le premier sur la droite, Maisonobe se place sur sa gauche mais voit qu’il est trop près du maillot à pois et se décale donc vers la gauche pour éviter la chute. Sauf que Castillo, parti plus tard que les deux autres, débarque sur la gauche de Maisonobe. Ce dernier ne le voit pas et se retrouve dans sa trajectoire. Le maillot jaune, plutôt que de se décaler, pousse Maisonobe de l’épaule et le renvoie sur Castaño. Le Vendéen est pris en sandwich et lâche l’affaire à quelques hectomètres de l’arrivée, tout en montrant ostensiblement son mécontentement. ” Ce n’est pas à moi de dire pourquoi j’étais énervé, il y a des vidéos qui seront analysées, le commissaire fera son travail. ” Et effectivement, il l’a fait. Les deux Colombiens ont été déclassés à la 2e et 3e place. Mais le temps du maillot jaune et de Castaño au classement général n’a pas été bouleversé.
L’échappée solitaire de Bennett
Le double vainqueur du Tour a voulu marquer le coup en cette fin de compétition en allant faire la course à l’avant. Il prend d’abord une échappée sur la deux voies entre la Kassaverie et l’Allée Dumanoir. Une vingtaine de coureurs ont réussi à sortir du peloton. Bennett fait un bout de chemin avec eux mais quand la route se cabre à Salé Sapotille, puis à l’Hermitage, le Franco-Britannique part devant tout seul et passe une bonne quarantaine de kilomètres seul à l’avant. Derrière, inévitablement, le train colombien garde une bonne allure même en montée et beaucoup de coureurs en font les frais. À Bouillante, le coureur de la sélection de Martinique se fait reprendre par un peloton maillot jaune qui n’est fait que d’un groupe maillot composé d’une dizaine d’éléments, la plupart étant dans le top 10 du classement général. Entre Bouillante et Pointe-Noire, les Colombiens sont toujours 5 et imposent un train d’enfer.
Urcel et Will ont tout tenté
Une fois arrivés dans le bourg de Pointe-Noire, deux Colombiens, Pena et Hoyos, se laissent décrocher. Il ne reste plus que Castillo, Castaño et Reyes qui impriment le train. Sauf que derrière, il n’y a plus grand monde non plus. Diego Milan et Boris Carène, décrochés, ne peuvent plus suivre ; seuls Maisonobe avec son coéquipier Mitchell, ainsi que Dilhan Will et Damien Urcel, sont encore capables de suivre la cadence maintenue par Reyes. Les choses sérieuses commencent dès la sortie de Deshaies avec Maisonobe qui attaque. Il prend quelques mètres d’avance, mais Reyes, aidé par le maillot jaune et Castillo, vient calmer les ardeurs du jeune homme. Puis c’est au tour de Damien Urcel d’attaquer, mais il ne parvient pas à faire décrocher les Colombiens. Dans la montée de Sofaïa, c’est au tour de Dilhan Will de se mettre dans le rouge en plaçant une attaque quand il aperçoit le panneau du dernier kilomètre avant l’arrivée. Il arrive à faire un petit trou mais, inlassablement, les Andins font le travail pour revenir et partent peu de temps après vers l’arrivée, accompagnés de Sam Maisonobe, le seul à avoir été capable de s’accrocher jusqu’au bout. Et grand bien lui en a pris.
