Il a promis d'agir "à une vitesse et avec une force sans précédent" pour mettre fin au "déclin" de l'Amérique: Donald Trump, au sommet de sa puissance politique, va être investi lundi président des Etats-Unis.
Il a fait sa première apparition un peu avant 9h00 locale (14h00 GMT), dans le froid tranchant d'une matinée d'hiver ensoleillée.
Vêtu d'un long manteau, arborant une cravate rouge, il est arrivé en compagnie de son épouse Melania, coiffée d'un chapeau sombre à bandeau blanc, dans une église toute proche de la Maison Blanche, pour un service religieux qui lance véritablement la journée d'investiture.
A midi, heure de Washington (17H00 GMT), le 47e président de la première puissance mondiale débutera son second mandat, succédant à Joe Biden. Il deviendra aussi, à 78 ans, le chef d'Etat américain le plus âgé jamais investi, après un premier passage à la Maison Blanche entre 2017 et 2021.
Il jurera de protéger la Constitution sous la coupole du Capitole, là même où le 6 janvier 2021, ses partisans avaient tenté d'empêcher le Congrès de certifier la victoire de son rival démocrate.
La cérémonie se déroule habituellement à l'extérieur, mais le protocole a été chamboulé à cause des températures glaciales.
Jésus et Trump
Le dispositif de sécurité sera exceptionnel, après deux tentatives d'assassinat contre le républicain cet été: 48 kilomètres de hautes barrières et 25.000 policiers déployés.
Malgré le froid, des milliers de partisans de Donald Trump ont patienté au coeur de la nuit devant une salle où leur champion doit apparaître dans l'après-midi, dans une ferveur quasi-religieuse.
"Jésus est mon sauveur et Donald Trump est mon président", lance Rachel Peters, 28 ans.
Ni les poursuites pénales - dont une lui a valu une condamnation historique - ni la violence inouïe de sa rhétorique de campagne n'ont rebuté les électeurs.
Donald Trump l'a emporté nettement le 5 novembre face à la vice-présidente démocrate Kamala Harris.
Dès lundi, le républicain a annoncé un déferlement dedécrets, notamment pour endiguer ce qu'il qualifie d'"invasion" de migrants sans papiers.
Vengeance
Le milliardaire républicain devrait aussi annoncer des grâces pour les assaillants du Capitole condamnés à la suite du 6 janvier 2021 et lever des mesures de protection de l'environnement.
A plus long terme, il veut mettre fin au conflit en Ukraine et sabrer dans la dépense publique - il sera conseillé en cela par l'entrepreneur multimilliardaire Elon Musk, figure incontournable du nouveau pouvoir.
"Demain à midi, le rideau tombera sur quatre longues années de déclin américain", a-t-il assuré dimanche pendant un ultime meeting.
Tout au long de sa campagne, Donald Trump a promis de se "venger" de ses adversaires politiques.
Face à cette menace, Joe Biden, quelques heures avant de quitter le pouvoir, a décidé d'accorder des grâces préventives à une série de "serviteurs de l'Etat" risquant selon lui des "poursuites judiciaires injustifiées".
Parmi elles, l'ancien chef d'état-major des armées Mark Milley, virulent critique de Donald Trump, le médecin Anthony Fauci, dans le viseur des trumpistes pour avoir orchestré la réponse américaine à la pandémie de Covid-19, ainsi que des parlementaires ayant enquêté sur l'assaut du Capitole.
"Bon sens"
Joe Biden a invoqué des "circonstances exceptionnelles" dans son communiqué, mais s'astreint à donner à la transition avec son ennemi juré toute les apparences de la normalité.
Avec son épouse Jill Biden, il recevra le couple Trump dans la matinée, pour un entretien de courtoisie habituel. Puis Joe Biden, pour qui le retour de Donald Trump est une suprême humiliation, assistera à la prestation de serment, avant de s'envoler plus tard pour la Californie.
Enragé par une défaite qu'il n'a jamais reconnue, le républicain avait claqué la porte de la Maison Blanche il y a quatre ans sans assister à l'investiture de son successeur démocrate.
En 2017, le premier discours d'investiture de l'ancien promoteur immobilier et animateur de télévision, dans lequel il avait promis de mettre fin au "carnage" provoqué par les idées progressistes, avait sidéré le monde.
Selon le Wall Street Journal, son allocution lundi sera moins sombre. Il devrait plaider pour une "révolution du bon sens" et promettre une "ère de succès".
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