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Trump resserre l’étau : 12 pays interdits d’entrée aux États-Unis, dont Haïti

05 June 2025
Cross Continental Forum Barbados

Donald Trump a annoncé ce mercredi le rétablissement d'une mesure phare de son premier mandat : l'interdiction d'entrée aux États-Unis pour les ressortissants de 12 pays, accusés de représenter un "risque terroriste". Haïti, l'Iran et la Somalie figurent parmi les cibles de ce "travel ban". Témoignages et inquiétudes se multiplient, notamment dans la diaspora haïtienne.

À partir du 9 juin, les citoyens de l'Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, la République démocratique du Congo, la Guinée équatoriale, l'Érythrée, Haïti, l'Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen ne pourront plus se rendre aux États-Unis. Sept autres pays dont Cuba, le Venezuela et le Laos subiront des restrictions renforcées. 

Dans une vidéo publiée sur X, Trump a justifié cette décision par l'attaque au Colorado, où un individu en situation irrégulière a lancé des engins incendiaires contre des manifestants pro-Israël. "Cette attaque a mis en lumière les dangers extrêmes liés à l'entrée de personnes mal contrôlées", a-t-il déclaré. 

Haïti dans le viseur : "Pas d'autorité centrale fiable" 

Si Haïti avait échappé au premier "travel ban" de Trump, le pays est cette fois inclus en raison des dépassements de visa et des entrées illégales. "Haïti ne dispose pas d'une autorité centrale capable de fournir des informations fiables en matière de sécurité", a écrit le président américain. Une décision qui frappe de plein fouet une population déjà exsangue, fuyant les gangs, la faim et l'instabilité politique. 

Marie-Line, Guadeloupéenne d'origine haïtienne, témoigne 

"Ma famille à Orlando est sous le choc. Certains ont des titres de séjour, mais d'autres sont sans-papiers. Ils ont peur d'être expulsés alors que la situation à Haïti est horrible. Mon cousin, qui travaille depuis 10 ans dans un garage, m'a dit ce matin au téléphone qu'il a peur de ne plus pouvoir renouveler son visa. C'est une double peine pour eux, ils ont tout fait pour quitter “l'enfer” comme ils le disent, et maintenant ils sont rejetés par le pays où ils ont tout reconstruit. Maintenant on attend, c'est tout, on verra si certains seront renvoyés en Haïti et si oui il faut qu'ils viennent ici en Guadeloupe" déclare Marie-Line, la voix emplie d'émotions. 

Trump assure agir pour "protéger la sécurité nationale", s'appuyant sur un rapport du Département de la Sécurité intérieure pointant les pays à fort taux de dépassement de visa. 

Mais les critiques dénoncent une approche punitive, notamment envers des États en crise comme Haïti. Les défenseurs des droits humains rappellent que ces interdictions isolent des populations vulnérables et fragilisent les liens familiaux transnationaux. 

Alors que le nouveau "travel ban" entre en vigueur dans quelques jours, des milliers de familles se retrouvent dans l'incertitude. Entre sécurité nationale et réalités humaines, le débat reste plus que jamais ouvert.