Suite à l'assassinat d'un jeune de 17 ans en marge du déboulé des groupes à po le 12 janvier dernier, la Ville de Pointe-à-Pitre a lancé une mobilisation contre la violence en marge du Carnaval.
En marge du traditionnel déboulé hebdomadaire des groupes à po dans les rues de Pointe-à-Pitre, dimanche 12 janvier, un lycéen de 17 ans a été tué à l'arme blanche lors d'une rixe qui l'opposait à une bande. Cette tragédie a suscité de vives émotions au sein des carnavaliers. 4 jours plus tard, le maire Harry Durimel a réagi à travers un communiqué de presse en faisant appel à la conscience de ses administrés.
Le Carnaval doit rester une période festive
Le 1er magistrat de Pointe-à-Pitre a déclaré dans ce communiqué que "le Carnaval est, et doit rester une période festive où tous les publics doivent se sentir en sécurité". C'est pour cette raison que la Municipalité a décidé d'organiser une mobilisation pour dire non à la violence. Peggy Reinette, la directrice générale adjointe en charge de l'animation et de l'attractivité du territoire à la Ville de Pointe-à-Pitre nous en donne les détails : "Nous avons prévu deux temps forts immédiats : la pose de banderoles à la rue Frébault pour manifester notre refus de la violence le samedi 18 janvier à 11h30 et une marche blanche, le samedi 25 janvier, en présence de la famille du jeune Kimael (le lycéen de 17 ans tué dimanche dernier, ndlr)". Mais cette mobilisation ira plus loin comme elle l'annonce : "D'autres actions seront prévues dans le cadre du CLSPD* de la Ville, avec 6 événements mobilisant des artistes et intervenants connus dans le monde des arts, notamment. À cette occasion, des actions de sensibilisations seront menées par les acteurs du CLSPD. On attend une forte participation de la population qui sera présente sur différents spots chaque dimanche entre 14h et 16h, en marge du Carnaval". À noter que tout comme l'an dernier, la Brigade Prévention Lapwent (composée d'agents de la Ville et de services civiques), accompagnée de partenaires dédiés organisera ces mêmes actions également à destination des groupes carnavalesques pendant les Jours Gras, afin de lutter contre la délinquance, la violence faite aux femmes, l'utilisation des armes, mais aussi de sensibiliser le public à la prévention en matière de sexualité pendant le Carnaval et à la propreté de la ville.
La participation de tous est de mise
Peggy Reinette espère que la population de Pointe-à-Pitre ainsi que les groupes carnavalesques répondront à son appel pour cette mobilisation anti-violence. Ils devront porter des brassards noirs en hommage au jeune Kimael. Elle en profite pour rappeler qu'une tragédie comme celle de dimanche dernier a un impact considérable dans la société : "Une famille est en deuil et la vie d'autres parents est chamboulée à chaque fois que l'on fait face à ce genre d'événements. Il est donc temps que les prises de conscience soient effectuées et que l'on puisse vivre sereinement sur le territoire" martèle-t-elle. Elle espère que cela favorisera la poursuite de la saison carnavalesque 2025 : "Il serait dommage de repartir sur des couvre-feu à l'endroit des mineurs ou carrément d'interdire le Carnaval. C'est un moment de défoulement attendu chaque année et les bons comportements permettent de le présenter et de ne plus l'entacher. C'est donc l'affaire de tous et j'espère que chacun se sentira concerné au lieu d'être désolé".
*Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance