Une réunion publique de restitution dessine la suite du combat

«Nous sommes plus galvanisés que jamais pour
continuer de faire valoir nos droits à indemnisation et pour une
réparation collective. Le cas du chlordécone est l'un des premiers
combat de ce millénaire », dit Janmari Flower, écologue et
président de l'association Vivre, au début de la réunion publique
de restitution organisée mercredi 12 mars, grâce au soutien de la
ville de Lamentin. Si d'autres combats seront à mener contre les
biocides, cette troisième victoire, même si elle semble maigre, est
accueillie comme une force pour aller plus loin. La cour d'appel de
Paris a reconnu l'État coupable de « fautes
caractérisées » de 1973 à 2003. « C'est un point acquis
qui fait jurisprudence et qui crée un précédent pour tous les
dossiers de pollution », dit l'avocat Christophe Léguevaques
qui travaille avec les associations Vivre, Cran et « Lyannaj
pou dépolué Matinik » depuis 2019, à un action collective
conjointe. Tour à tour, Janmari Flower, Patricia Chatenay-Rivauday,
vice-présidente de l'association Vivre, l'avocat Christophe
Léguevaques, et Sabrina Cajoly, juriste internationale et
fondatrice de l'association « Kimbé Rèd French West
Indies », avec l'avocat Raphaël Lapin en modérateur, prennent
la parole pour montrer en quoi cette décision n'est qu'un bon
début. Dans la foulée, l'occasion de la visite en Guadeloupe du
ministre des outre-mer, du 15 au 17 mars, a donné lieu à la
publication d'une lettre ouverte appelant à ce que l'Etat
reconnaisse sa responsabilité.

Lettre ouverte au ministre Valls

« La République s'honorerait si elle
reconnaissait une fois pour toute sa responsabilité et si l'on
passait d'une indemnisation individuelle à une réparation
collective. Le chlordécone est toujours présent dans l'eau, il faut
changer tous les tuyaux et ce n'est pas...