Local News

Vie chère : « Nous avons démontré notre capacité à débattre démocratiquement »

16 June 2025
Cross Continental Forum Barbados

Jean-Marc Atsé jm.atse@agmedias.fr

Le public est venu nombreux aux assises populaires contre la vie chère.
Le public est venu nombreux aux assises populaires contre la vie chère. • J.-M.E.

Les premières assises populaires contre la vie chère, organisées à Petit-Bourg, à Rivière-Salée, ont remporté un vif succès. Durant deux jours (les 13 et 14 juin), syndicalistes, élus associatifs, parlementaires, experts, économistes se sont succédé pour apporter leur éclairage sur les facteurs structurels de la vie chère dans un contexte de concentration de l'économie.

«Tjè nou blenndé, la kali lenndé, i li tindé, i li
tindé, an han, nou ka maché anlè santiman nou »... Debout, le
poing levé, le public entonne le célèbre morceau de Niko Gernet
(pilier de Tanbou Bô Kannal), dont le refrain résonne comme un
véritable appel à la mobilisation. En ce samedi après-midi, les
assises populaires contre la vie chère s'achèvent. Et pour une
première édition, huit mois après la contestation sociale, c'est un
succès. « On peut être fier de nous-mêmes malgré
l'indiscipline ambiante et les moments de tension », lance
Jean-Philippe Nilor, instigateur, avec Marcellin Nadeau, de cet
événement. « Il faut multiplier ces expériences. Nous avons
démontré, de manière magistrale, notre capacité à débattre
démocratiquement entre nous. »

L'économie de comptoir

Durant deux jours, syndicalistes, élus
associatifs, parlementaires (de Martinique, de Polynésie, de La
Réunion, de Guyane, de l'Hexagone), experts, économistes se sont
succédé pour apporter leur éclairage sur les facteurs structurels
de la vie chère dans un contexte de concentration de l'économie.
Christophe Girardier, président de Bolonyocte Consulting, auteur de
trois rapports sur le marché de la distribution de détail en
Outre-mer, n'y est pas allé par quatre chemins, notamment lors des
échanges autour de l'impact du transport et de la fiscalité dans la
formation des prix. « C'est ce que j'appelle le leurre de
l'insularité », insiste-t-il. « Je ne dis pas qu'être
éloigné de la métropole ne contribue pas à la vie chère. Je dis
que, s'agissant des produits que vous achetez dans les supermarchés
ici, les frais de transport et d'approche représentent entre 5 et
9% du prix. » Il poursuit : « Quand on regarde...