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VIH et IST en Guadeloupe : un dépistage en hausse, une vigilance toujours nécessaire

02 December 2025
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Le bilan 2024 publié par Santé publique France met en lumière une dynamique positive pour le dépistage du VIH en Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, mais souligne également une circulation toujours élevée des infections sexuellement transmissibles (IST). Entre progrès notables et signaux d'alerte, le territoire doit poursuivre ses efforts de prévention et de prise en charge.

En 2024, la participation des laboratoires à l'enquête LaboVIH et l'exhaustivité de la déclaration obligatoire atteignent 100 %, permettant une photographie fidèle de la situation. Le recours au dépistage continue de progresser : 176 sérologies VIH pour 1 000 habitants en Guadeloupe, un taux parmi les plus élevés de France et en nette augmentation par rapport à 2023. En cumulant les trois territoires, 237 tests pour 1 000 habitants ont été réalisés, un niveau comparable à la Martinique.

VIH : un dépistage renforcé et des diagnostics en recul

Bonne nouvelle : la proportion de tests positifs poursuit sa baisse. Le nombre de 65 nouvelles séropositivités enregistrées en 2024 confirme la tendance à la diminution observée depuis 2022. Les diagnostics à un stade avancé reculent également, signe que les dépistages sont plus précoces qu'au cours de la période 2020–2023.

Les profils des personnes nouvellement diagnostiquées évoluent : 52 % des contaminations concernent des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et 73 % des nouveaux cas sont nés en France, une inversion par rapport aux années précédentes où la part de personnes originaires d'Haïti était plus importante. Par ailleurs, un tiers des personnes découvrant leur séropositivité présente une co-infection bactérienne, révélant des expositions répétées aux IST.

IST : des niveaux nettement supérieurs à l'Hexagone

L'amélioration observée sur le VIH contraste avec la circulation toujours élevée des IST bactériennes. Les trois principales infections : Chlamydia, gonocoque et syphilis affichent en 2024 des taux de dépistage et de diagnostic largement supérieurs à ceux de la France hexagonale hors Île-de-France.

Pour la Chlamydia trachomatis, le taux de dépistage en Guadeloupe atteint 100,4 pour 1 000 habitants, soit plus du double de l'Hexagone (45,4). Le taux de diagnostic reste élevé à 138,5 pour 100 000 habitants, et augmente particulièrement chez les hommes de 15 à 49 ans.

Même tendance pour la gonococcie : 104,3 dépistages pour 1 000 habitants et 57,6 diagnostics pour 100 000 habitants, des taux deux fois supérieurs à la France hexagonale. Les jeunes adultes, notamment les femmes de 15 à 25 ans et les hommes de 15 à 25 ans, restent les plus touchés.

La syphilis connaît aussi une progression notable : 128,6 dépistages pour 1 000 habitants et 19,1 diagnostics pour 100 000 habitants, contre seulement 6,5 pour 100 000 en France hors Île-de-France. L'augmentation est particulièrement marquée chez les 15-25 ans.

Les données des CeGIDD (Centre gratuit d'information de dépistage et de diagnostic des infections) confirment cette dynamique : en 2024, 643 cas de chlamydiose, 331 gonococcies et 43 syphilis récentes ont été diagnostiqués, principalement chez des jeunes de moins de 26 ans et majoritairement hétérosexuels.

Poursuivre les efforts de prévention

Face à ces indicateurs, les campagnes de prévention combinée demeurent essentielles : PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition), préservatif, dépistage répété, dispositifs " VIH Test " et " Mon test IST ", et diffusion de messages ciblés vers les publics les plus exposés. Malgré les progrès, la Guadeloupe reste un territoire où la mobilisation collective est déterminante pour freiner la circulation des IST et réduire durablement les nouvelles infections au VIH.