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Votre smartphone est en train d’atrophier votre cerveau, alertent des neurochirurgiens

31 December 2025
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D'après le neurochirurgien Marc Tadié, le smartphone nous rendrait littéralement moins intelligents en atrophiant notre mémoire. Les études en imagerie cérébrale le prouvent : en déléguant tout à nos téléphones, nous mettons notre cerveau, et surtout notre hippocampe, en jachère.

Le mécanisme est implacable, explique le professeur Marc Tadié dans un entretien au Figaro et dans son ouvrage " Le cerveau sans mémoire ". " Plus nous déléguons au smartphone des tâches cognitives, plus notre mémoire s'atrophie. " En confiant systématiquement nos itinéraires au GPS, nos calculs aux applications et nos souvenirs aux nuages numériques, nous privons notre cerveau de l'exercice essentiel à son entretien. Comme un muscle, sans stimulation, il perd en volume et en efficacité.

Cette atrophie n'est plus une simple hypothèse. Grâce à l'imagerie par résonance magnétique (IRM), les scientifiques peuvent désormais la visualiser. La zone la plus touchée est l'hippocampe, région cruciale pour la mémoire à long terme et l'orientation spatiale. L'exemple le plus frappant provient d'une étude historique sur les chauffeurs de taxi londoniens. Avant le GPS, la mémorisation du dédale des rues de Londres développait leur hippocampe. Depuis la généralisation des GPS, cette région cérébrale s'est réduite chez eux comme dans la population générale.

De la paresse cognitive à l'addiction : un cocktail délétère

Les conséquences vont bien au-delà de la simple perte de mémoire. Marc Tadié parle d'une " externalisation de la pensée " qui affaiblit en cascade d'autres fonctions essentielles : l'attention profonde, l'imagination et la capacité à créer des liens. Pire, l'addiction aux écrans mobilise les mêmes circuits neurobiologiques que les drogues dures, via des pics de dopamine à chaque notification. " Les algorithmes nous enferment dans un cercle vicieux socialement accepté ", déplore le spécialiste, pointant aussi un appauvrissement des interactions sociales et une baisse de l'empathie.

Faut-il pour autant bannir nos téléphones ? Le neurochirurgien se veut pragmatique et ne prône pas un retour à la préhistoire, mais une prise de conscience urgente. Il préconise de réhabiliter le smartphone comme un simple outil, et non comme une prothèse de notre intelligence. Pour rééduquer notre cerveau, il suggère des " petits jeux " quotidiens : mémoriser cinq à six informations (numéro de place de parking, liste de courses) sans aide numérique, réapprendre des numéros de téléphone. Redonner de la place à la lecture, aux conversations en présentiel, à la marche et à la contemplation est, selon lui, le meilleur remède pour nourrir un esprit en danger de famine cognitive.