164 ans après sa mort, la succession Beauperthuy trouve enfin un dénouement

Pierre Daniel Beauperthuy, décédé le 21 janvier 1861, a laissé derrière lui un important patrimoine immobilier sur l'île de Saint-Martin, acquis notamment suite à un jugement d'adjudication en 1840. Ses six enfants et leurs descendants, répartis sur quatre continents, ont été plongés dans des décennies de batailles judiciaires pour régler cette succession exceptionnelle. 

Aujourd'hui, 252 héritiers ont été identifiés, dont 176 ont donné leur accord pour la vente des 22 parcelles concernées. Un administrateur provisoire, désigné dès 1991, et plusieurs représentants légaux ont œuvré pour aboutir à cette résolution. 

38 millions d'euros pour clore le chapitre 

Le tribunal judiciaire de Basse-Terre a autorisé la vente des biens à la Collectivité de Saint-Martin (ou à toute entité la remplaçant) pour un montant de 38 millions d'euros. Bien que légèrement inférieur à l'estimation des experts, ce prix a été jugé acceptable pour préserver les intérêts communs des héritiers. 

La décision s'appuie sur l'offre présentée en septembre 2024 et sur la volonté majoritaire des indivisaires de mettre fin à l'indivision. Parmi eux, les descendants de Blaise Philippe Beauperthuy, nés en 1810, étaient représentés par un administrateur ad hoc désigné en 2020. 

Une procédure hors norme enfin close 

Cette affaire, dont les prémices remontent à une décision de justice de 1979, a mobilisé des générations d'avocats, d'experts et de magistrats. Le tribunal de Basse-Terre a souligné l'importance de " sauvegarder au plus vite les intérêts " des héritiers, tout en permettant une concrétisation économique viable. 

La décision du 10 juin 2025 marque la fin d'un feuilleton juridique qui aura duré près de 46 ans devant les tribunaux, et 164 ans après le décès de Pierre Daniel Beauperthuy. Cette histoire, à mi-chemin entre le roman familial et l'épopée judiciaire, illustre les défis posés par les successions complexes. Avec cette vente, les héritiers peuvent enfin tourner la page, tandis que Saint-Martin récupère un pan de son histoire immobilière.