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Le FMI prévoit une croissance de 3.2 % de l’économie mondiale

22 October 2024
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Le Fonds Monétaire International (FMI) a révisé mardi en légère baisse ses prévisions de croissance de l'économie mondiale pour 2025, attendue désormais à 3,2 % comme en 2024, du fait d'un ralentissement attendu pour les principaux pays émergents, au premier rang desquels Chine, Russie ou Mexique.

À l'occasion de la publication de son rapport annuel sur l'économie mondiale, le FMI s'est inquiété d'une hausse de l'incertitude au niveau mondial, du fait d'une multiplication des risques, tant géopolitiques qu'économiques, parmi lesquels la possibilité de voir l'activité économique chinoise montrer des signes supplémentaires de faiblesse.

"Les risques se renforcent et certains sont plus importants", a averti le chef-économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, interrogé par l'AFP, "les tensions géopolitiques, la fragmentation de l'économie, peuvent entraîner une hausse des prix, surtout sur l'énergie".

"Mais il y a aussi un autre risque, (...) qui concerne l'évolution des conditions de financement" en cas d'inquiétude des marchés, a-t-il ajouté.

Conséquence, les prévisions de croissance restent faibles au niveau mondial et dans la continuité des années précédentes, alors même que la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a alerté à plusieurs reprises sur le fait que l'activité économique mondiale connaissait sa décennie à la croissance la plus faible depuis longtemps.

 

Tout n'est cependant pas négatif, le retour de l'inflation vers sa cible de 2% dans les principales économies est considéré par le FMI comme un succès à mettre au crédit des banques centrales.

"Nous sommes toujours légèrement au-dessus mais l'on s'en rapproche et l'écart devrait être comblé en 2025", s'est félicité M. Gourinchas, "dans le même temps la croissance a résisté et va continuer à résister, l'atterrissage en douceur est donc en vue et c'est un accomplissement de taille".

Certains pays y parvenant cependant mieux que d'autres, au premier rang desquels les États-Unis, qui devraient terminer l'année avec une croissance à 2,8%, estime le FMI, et voir la décélération continuer légèrement en 2025, à 2,2%, soit plus qu'attendu en juillet dernier (1,9%).

Les pays émergents en ralentissement

De quoi continuer à creuser l'écart avec la zone euro, dont la croissance reste encore au ralenti, même si un léger mieux est prévu en 2025, à 1,2% (contre 0,8% pour 2024).

La cause principale est à chercher du côté de sa principale économie, l'Allemagne, qui aurait une croissance nulle en 2024, après une légère récession l'année précédente. Elle devrait renouer avec une faible croissance du PIB, de l'ordre de 0,8%, en 2025, revue sensiblement à la baisse par rapport à l'estimation de juillet (1,3%).

À l'inverse, la France reste remarquablement stable, avec une croissance attendue par le Fonds à 1,1% en 2024 et 2025, comme en 2023.

Mais le nouveau moteur de la zone euro reste l'Espagne, attendue à 2,9% cette année et qui devrait connaître encore une croissance à plus de 2% en 2025 (2,1%).

Parmi les pays émergents, la situation devrait là encore rester contrastée, avec une Chine qui continue de montrer des signes de ralentissement et une Inde qui, même si elle suit une tendance identique, connaîtra la croissance la plus soutenue parmi les grandes économies.

La Chine sous les 5 % de croissance

Certes, les estimations du FMI ne prennent pas en compte les récents plans de Pékin visant à redonner du souffle à son économie, mais, en l'état, les 5% de croissance ne seront atteints en Chine ni en 2024 (4,8%) ni en 2025 (4,5%).

"L'économie chinoise doit trouver comment développer ses moteurs de croissance interne, trouver des moyens de stimuler une croissance durable avec sa demande intérieure, notamment en développant la protection sociale pour libérer une partie de l'épargne", a souligné M. Gourinchas.

Quant à la Russie, dont l'économie est soutenue par les dépenses militaires mais est confrontée aux sanctions occidentales, elle terminera l'année avec une croissance de 3,6%, en ligne avec 2023, mais devrait ralentir fortement à 1,3% en 2025.

Le FMI avait cependant révisé à la hausse ses estimations à plusieurs reprises, tant en 2023 qu'en 2024.