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Adult Only : le gouvernement déclare la guerre aux espaces «no kid» dans le tourisme

28 May 2025
Cross Continental Forum Barbados

Le gouvernement français s'alarme de la montée des offres "adult only" dans le tourisme, qualifiées de "brutales". Une table ronde a été organisée pour promouvoir une approche "pro kids", avec des mesures comme une charte et une étude juridique.

La Haute-commissaire à l'Enfance, Sarah El Haïry, a réuni mardi les acteurs majeurs du tourisme et des transports pour contrer la tendance "no kid". "Le message est clair : il faut arrêter d'exclure les enfants", a-t-elle déclaré, appelant à une mobilisation générale pour une contre-tendance "pro kids". 

Parmi les pistes envisagées : une charte non contraignante pour informer sur les équipements adaptés aux enfants et une étude juridique pour vérifier si ces exclusions sont légales. Une nouvelle réunion est prévue d'ici quinze jours avec les éditeurs de guides touristiques pour amplifier le mouvement. 

“Un enfant n'est pas une nuisance"

Si les établissements "adult only" ne représentent aujourd'hui que 3 % de l'offre en France, selon le syndicat Entreprises du voyage, la tendance inquiète. "Considérer qu'un enfant est avant tout une nuisance, ce n'est pas acceptable", dénonce Sarah El Haïry. Certains hôtels, comme le Relais du Moulin en Guadeloupe (4 étoiles), interdisent déjà l'accès aux moins de 14 ans.

Du côté des campings, une vingtaine sur 7 400 en France se réservent aux adultes, mettant en avant "le calme et le silence". "Sans animations ou aires de jeux, les enfants vont s'ennuyer", reconnaît un professionnel du secteur. 

Quelle place pour les enfants dans l'espace public ?

Le débat dépasse le tourisme. Depuis plusieurs années, associations et politiques alertent sur la marginalisation des enfants dans la société. La Fédération française des entreprises de crèches milite pour un "droit des enfants à faire du bruit", tandis qu'un rapport de 2024 appelait à "redonner aux enfants toute leur place, y compris bruyante". 

La sénatrice Laurence Rossignol (PS) va plus loin : elle a déposé une proposition de loi pour "reconnaître la minorité comme un facteur de discrimination". Le Haut Conseil de la famille souligne, quant à lui, les conséquences néfastes de cette exclusion sur la santé physique et mentale des plus jeunes. 

Une chose est sûre : la France ne veut pas devenir une zone "no kid".