Elections européennes : après l’écrasante victoire du Rassemblement National, Emmanuel Macron annonce une dissolution de l’Assemblée Nationale Guyaweb, site d’information et d’investigation en Guyane

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Dans la foulée de l’annonce des résultats des élections européennes écrasées par le Rassemblement National qui a obtenu un score historique (31,5%), le président Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et il cherchera à obtenir un vote de confiance lors des élections législatives qui seront organisées le 30 juin et le 7 juillet.

Avec un taux de participation estimé à 52,5%, les élections pour le renouvellement des 720 eurodéputé(e)s du Parlement européen ont été marquées en France par une nouvelle poussée de l’extrême droite. Après avoir obtenu 23,3% des suffrages exprimés lors du dernier scrutin en 2019, le Rassemblement National (RN) arrive de nouveau en tête cette année avec 31,5%, un score historique, deux fois plus important que celui de la liste majorité présidentielle (15,2%). 

Jordan Bardella, président du RN et tête de liste pour ces élections, a d’ailleurs profité de son large succès pour saluer « un verdict sans appel » et demander de « nouvelles élections législatives« .

En 2019, lors du dernier scrutin, le RN, déjà en tête avec 23,3% des voix, avait obtenu 18 sièges au Parlement européen. Avec cette nouvelle victoire, le parti d’extrême droite eurosceptique devrait obtenir pour les cinq prochaines années une trentaine de fauteuils sur les 81 sièges d’eurodéputés dévolus à la France.

La liste de la majorité présidentielle aura 14 sièges sur les 720 que comporte le Parlement européen. En 2019, elle était déjà arrivée en seconde position derrière le RN, mais avec un point de différence. Cette année l’écart est de 16 points, confirmant une nouvelle poussée de l’extrême droite.

Une petite heure après l’annonce des résultats de la défaite de la Macronie, lors d’une allocution télévisée depuis l’Elysée, le président a concédé la défaite de son camp et reconnu que le score obtenu par la liste de Valérie Hayer « n’est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l’Europe (..). Les partis d’extrême droite qui, ces dernières années, se sont opposés à tant d’avancées permises par notre Europe (…) progressent partout sur le continent » a regretté Emmanuel Macron, après la publication des premières estimations des résultats des élections européennes.

Il a ensuite déclaré « je ne saurai donc, à l’issue de cette journée, faire comme si de rien n’était. À cette situation s’ajoute une fièvre qui s’est emparée ces dernières années du débat public et parlementaire dans notre pays. »

« C’est pourquoi, après avoir procédé aux consultations prévues à l’article 12 de notre Constitution, j’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote » a-t-il ajouté, annonçant la dissolution de l’Assemblée Nationale.

De nouvelles élections législatives sont donc convoquées dans trois semaines, le 30 juin pour le premier tour et le 7 juillet pour le second tour. « Cette décision est grave, lourde, mais c’est avant tout un acte de confiance (…), c’est un temps de clarification indispensable » a estimé le président de la République. Un pari risqué pour Emmanuel Macron, qui se devait de réagir politiquement. Bien qu’il ait fait la courte échelle au RN à plusieurs reprises, Emmanuel Macron jouera à nouveau la carte du barrage face à l’extrême droite comme seul choix politique possible pour sauvegarder la démocratie

Raphaël Glucksmann, tête de la liste PS-Place Publique arrivée en troisième position du scrutin européen, a quant à lui accusé Emmanuel Macron de jouer « un jeu extrêmement dangereux avec la démocratie et les institutions ».

S’ensuivent les listes de La France insoumise (8,7%), des Républicains (7,2%), de Reconquête (5,5%) et d’Europe Écologie Les Verts (EELV, 5,2%). Aucune des autres listes – 38 s’affrontaient au total, un record – n’a atteint le seuil minimal requis pour obtenir un siège au Parlement européen. L’élection se déroule bien au suffrage universel direct à un tour avec une représentation proportionnelle, mais dans certains pays comme en France, il faut obtenir au moins 5% des suffrages exprimés pour obtenir un fauteuil d’eurodéputé(e)

La liste RN en tête en Guyane

La liste du Rassemblement National a aussi écrasé le scrutin des élections européennes en Guyane (25,62%) devant celle de La France Insoumise (18,44%) puis la liste PS-Place Publique (10,89%). La liste de la majorité présidentielle Renaissance est au pied du podium en atteignant 10,50%. Sur les 22 communes de Guyane, 17 communes ont placé en tête la liste du Rassemblement National, dont le trio Saül  (47,37%), St-Georges (43,97%) et Iracoubo (40,43%). Trois communes ont privilégié la liste LFI (Apatou, Grand-Santi et Papaïchton), une celle de la majorité présidentielle Renaissance (St-Elie) et une celle des Républicains (Camopi).

Guillaume Reuge avec (KLS)