En France, Zelensky exhorte à «faire plus» pour sauver la paix en Europe après les 80 ans du D-Day

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en visite en France, a exhorté vendredi ses alliés occidentaux à en “faire plus” pour aider Kiev face à l’agression russe, au lendemain des cérémonies des 80 ans du D-Day en Normandie (nord-ouest), où le président américain Joe Biden prononcera dans l’après-midi un discours sur la démocratie.

Devant les députés français, le président ukrainien a brossé un tableau noir de la situation sur le Vieux continent après avoir participé la veille aux commémorations du Débarquement aux côtés d’Emmanuel Macron, de Joe Biden, du Premier ministre canadien Justin Trudeau et du chancelier allemand Olaf Scholz.

“Nous vivons à une époque où l’Europe n’est plus un continent de paix”, a déclaré le président ukrainien, dont le pays est visé depuis février 2022 par une offensive russe meurtrière. 

“De nouveau en Europe, les villes sont entièrement détruites et des villages sont incendiés. De nouveau en Europe, apparaissent des camps de filtration, des déportations et la haine”, a-t-il énuméré, qualifiant le président russe Vladimir Poutine “d’ennemi commun” de son pays et de l’Europe.

L’espoir d’une “fin juste” de la guerre

Volodymyr Zelensky a jugé que le sommet international sur la paix prévu les 15 et 16 juin en Suisse pourrait rapprocher l’Ukraine “de la fin juste de cette guerre”. Cette conférence réunira plus d’une centaine de pays et d’organisations, mais pas la Russie.

Le chef de l’Etat ukrainien, qui sera reçu vendredi après-midi à l’Elysée par son homologue français, a affirmé que la victoire était possible, malgré les avancées russes sur le front. “Pouvons-nous gagner cette bataille ? Certainement, oui”, a-t-il assuré.

“Cette bataille est à la croisée des chemins”, mais “pour la paix juste, il faut plus”, a-t-il averti. “Et ce n’est pas un reproche, c’est juste comment vaincre le mal, faire plus aujourd’hui qu’hier”.

Kiev ne cesse de demander à, l’Europe d’augmenter son soutien militaire, alors que la Russie grignote du terrain ces derniers mois dans l’est et le nord de l’Ukraine et que les alliés s’inquiètent des conséquences sur le conflit d’une possible victoire de Donald Trump à la prochaine élection présidentielle américaine. 

Pilotes et avions

Lors d’un entretien télévisé jeudi soir, Emmanuel Macron a annoncé la cession à Kiev d’avions de chasse Mirage 2000-5 et la formation de pilotes ukrainiens sur le sol français. 

“L’objectif est que d’ici à la fin de l’année, ils puissent avoir pilotes et avions”, a-t-il déclaré, sans préciser le nombre d’appareils.

Le président français a également évoqué de nouveau un possible envoi d’instructeurs européens sur le sol ukrainien, à la demande de Kiev, sans toutefois apporter de réponse ferme.

“Nous sommes en train de travailler avec l’ensemble de nos partenaires (…) Nous déciderons en coalition”, a-t-il assuré.

A la question de savoir si l’envoi d’instructeurs occidentaux en Ukraine constituait une escalade face à Moscou, “la réponse est non”, a tranché Emmanuel Macron. “Allez former quelqu’un dans la zone Ouest qui est une zone libre en Ukraine, ce n’est pas agressif”, a-t-il insisté.

Selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ces déclarations montrent au contraire que la France est “prête à participer directement au conflit”.

Vendredi, le groupe d’armement franco-allemand KNDS, qui fabrique notamment les canons Caesar, a officialisé à Paris la création d’une filiale en Ukraine, destinée à produire des équipements militaires et des munitions. L’entreprise a aussi signé une lettre d’intention prévoyant la mise en place d’un centre de maintenance des canons Caesar. 

En parallèle de cette séquence ukrainienne, le président américain Joe Biden prononcera un discours sur le site de l’une des plus féroces batailles du Débarquement, la Pointe du Hoc en Normandie, dont les Rangers américains se sont emparés le 6 juin 1944, prenant sur les Allemands un ascendant décisif.

A cinq mois de l’élection américaine, c’est autant le président que le candidat démocrate que l’on entendra, à 16H00 locales (14H00 GMT), alors que les sondages peinent à le départager de son rival républicain Donald Trump.

Jeudi, le locataire de la Maison Blanche a promis de ne jamais abandonner ses alliés occidentaux ni l’Ukraine dans sa bataille contre la Russie, alors que l’ex-président Trump a publiquement remis en question l’importance d’organisations comme l’Otan. 

“Nous vivons à un moment où la démocratie n’a jamais été autant à risque dans le monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale”, a-t-il déclaré. Sous son mandat, Washington ne cessera pas de soutenir Kiev “car si nous le faisons, l’Ukraine sera soumise et cela ne s’arrêtera pas là”, a-t-il averti. 

dab-bur/Dt/pta

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