Européennes : 4,8% la Guadeloupe signe un taux historiquement bas

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Rédaction Web / Marie Vandewoestyne / Anthony BC/ Laurianne Nomel / Yvor Lapinard

Ce samedi 8 juin 2024, les citoyens européens sont appelés à choisir leurs représentants parmi les 38 listes qui se présentent au renouvelement du Parlement. Mais, cette année, malgré les enjeux, les électeurs n’ont pas dérogé à la tradition et se sont assez peu mobilisés.

C’est calme, très calme dans les bureaux de votes de la Guadeloupe. Comme on le craignait, les électeurs se sont assez peu mobilisés en tout cas pour cette matinée de vote. Ceux qui ont pris leur devoir citoyen à coeur ont constaté que tous les bulletins n’étaient pas disponibles.

Un problème de coûts

La responsabilité des frais d’impression des bulletins incombe aux partis politiques. Seules les listes ayant obtenu plus de 3 % des suffrages peuvent prétendre à un remboursement. Anticipant des scores inférieurs à ce seuil, de nombreux partis choisissent de ne pas imprimer de bulletins pour l’ensemble du territoire. La disponibilité limitée des bulletins dans les bureaux de vote est donc principalement due aux coûts élevés d’impression et aux règles de remboursement des frais de campagne. Cette absence de bulletins est particulièrement prononcée dans les départements et territoires d’Outre-mer, en raison des règles spécifiques de la campagne électorale.

Les petites listes incitent à imprimer votre bulletin

Les petites listes demandent donc à leurs électeurs d’imprimer eux-mêmes leur bulletin. Attention cependant, il y a des règles strictes à respecter pour que le bulletin soit valide. Les petites listes fournissent des instructions détaillées sur leurs sites internet : imprimer en format paysage, recto-verso, sur une feuille blanche A4, avec un grammage entre 70 et 80 g/m², et utiliser une encre d’une seule couleur.

Premier devoir citoyen

 Pour certains électeurs, ces élections signent pourtant une première. C’est le cas de Thomas, tout juste 18 ans, électeur de Baie-Mahault, qui a tenu à honorer ce rite de passage. 

“Je ne savais pas vraiment pour qui voter, mais comme je viens d’être majeur je me suis senti obligé de m’intéresser. J’ai regardé un peu les informations, je me suis renseigné sur internet pour savoir ce qui se passait pour me décider.”

Pour Sandra, il ne faut pas déroger à son devoir citoyen.

“Je me suis intéressée, j’ai regardé les réseaux sociaux, parce qu’il est important de connaître les fonds européens et leurs attributions surtout pour notre département. Mais je sais qu’on ne va pas beaucoup se mobiliser car l’élection n’intéresse pas les gens. Même moi, je vote car je me sens un peu plus concernée.”

Belle participation à Deshaies

Alors que certains bureaux de Sainte-Rose cherchent désespérément leur électeurs, la ville de Deshaies signe une participation supérieure à celle du département avec 5,73% de participation.

Ambiance tristounette dans le sud Basse-Terre

À Basse-Terre les bureaux de vote tristounets. Avec un taux moyen autour des 5% de participation à la mi-journée, Basse-Terre pouvait se vanter de faire partie des communes où l’on aura le plus voté. Mais à Petit-Paris, comme à Circonvallation, à Rivière-des-Pères, au Carmel ou encore à la mairie, rien ne semblait en mesure de perturber le déroulement du scrutin. Dans cette ville conduite par un maire socialiste, où la plupart des ténors politiques se seront affichés ouvertement pour leur candidat, la participation devrait tendre vers les mêmes taux que ceux de 2019.

À Trois-Rivières, aussi, on vit un jour de vote dans le désintérêt général. Si le taux de participation à ces élections européennes en Guadeloupe était estimé à 4,80% à la mi-journée, à Trois-Rivières il était légèrement en deçà de cette moyenne.

Autrement dit, c’est un samedi « presque » comme les autres que nous avons pu vivre dans cette commune où les présidents de bureaux, autant que les assesseurs, semblaient plutôt s’ennuyer, à l’instar des autres communes de l’archipel. Pour la grande majorité des électeurs des Antilles, cette élection aura été vue comme un scrutin sans grand enjeu sur leur quotidien.

À Lamentin, on se pose des questions

Dans les bureaux de l’école de Larossière, les débats vont bon train… Dans le bureau 13, la participation touche à peine les 10%. Inconcevable pour cette commune qui justifie d’une longue tradition de débats politiques enflammés. Alors, certes, ce ne sont pas les municipales, mais tout de même. Tous attentent le traditionnel rush de 16h.

À 16h10 on est loin du compte, trois ou quatre personnes sont arrivées en même temps, mais ce sera tout. 

“J’espérais que nous aurions au moins touché les 15%. Attendons la fermeture du bureau à 18h.” espère encore le président. 

Dans le bureau 9 on atteint les 100 votes sur 772 inscrits. Une toute petite victoire.

“Je crois que nous autres élus devons nous interroger très sérieusement sur la démobilisation des électeurs. Les gens boudent, ne viennent pas voter, et ignorent même qui sont les candidats. J’ai même vu une dame s’étonner de ne pas voir le bulletin de Gabriel Attal…” se désole le président du bureau.

On atteint les 10% finalement

Selon les estimations de la préfecture, le niveau de participation du département s’élève à 10,87%. Le petit rush de l’après-midi se sera finalement produit. Malgré tout, aux élections de 2019, au même moment, la participation affichait 2 points de plus à 12,10%.

En Guyane, la participation à la mi-journée était de 5,6% et en Martinique, elle est de 3,47%.

Pour les départements voisins, la participation reste très basse avec 7,95% contre 10% en 2019.