Immigration : « Il faut se débarrasser des idées reçues »

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C.D.

« Il faut sortir des fake-news et des phantasmes. » C’est la conclusion tirée par Robert Valérius, président de la section de Basse-Terre de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), suite au débat organisé vendredi au lycée Gerville-Réache sur la question de l’immigration en Guadeloupe.

La Guadeloupe compte actuellement 13 500 personnes étrangères en situation régulière, ce qui ne représente pas plus de 3,6 % de la population totale. Certes, il faut y ajouter les immigrés clandestins, mais on est loin de l’idée trop répandue selon laquelle notre pays serait menacé d’envahissement par certaines catégories d’étrangers…

En invitant le public à venir échanger autour du thème de l’immigration et de son impact sur la société guadeloupéenne, les responsables de la LDH ont voulu proposer un moment utile de réflexion sur un sujet brulant qu’il convient de dédramatiser. Car le but de la LDH en organisant ce genre de rencontre est précisément de contribuer à répondre de façon sereine à des problématiques auxquelles notre société guadeloupéenne se trouve confrontée.

136 nationalités présentes sur le territoire

C’est au sociologue Auguste Joint qu’avait été confié le soin de présenter le sujet en faisant un historique de l’immigration aux Antilles et singulièrement en Guadeloupe et en dressant un état des lieux de la situation actuelle dans ce domaine.

Loïc Tafna, maître de conférences en droit public à l’université des Antilles, s’est ensuite attaché à rappeler les dispositions juridiques applicables aux ressortissants étrangers installés chez nous.

Après ces interventions un long débat riche et animé s’est instauré avec le public, preuve de l’intérêt que suscite cette question au sein de la population. Plusieurs élus étaient d’ailleurs présents pour écouter les intervenants et participer à la discussion.

Pour Robert Valérius, “à travers la question de l’immigration, ce sont en fait les problèmes structurels de la Guadeloupe qui se trouvent posés. Dans une société malade, on a tendance à s’attaquer à plus fragile que soi. Inutile de chercher des bouc-émissaires. Il ne faut pas oublier que notre pays est le résultat de mouvements migratoires très anciens et extrêmement nombreux. Il existe sur notre sol 136 nationalités différentes. Il faut apprendre à regarder cette réalité comme une richesse, et non comme un handicap ou comme une menace”.