

Élu 267e souverain pontife, Robert Francis Prevost, désormais Léon XIV, marque l'histoire en devenant le premier pape américain. À 69 ans, cet homme discret, fin diplomate et grand connaisseur des rouages du Vatican, incarne un pont entre l'Amérique du Nord et le Sud. Portrait d'un réformateur modéré, héritier du pape François et artisan d'une église en mouvement.
Le conclave n'aura duré que 24 heures avant de livrer son verdict : c'est le cardinal Robert Francis Prevost qui succède à François. Originaire de Chicago, ce fils d'un père français et d'une mère italienne a passé près de vingt ans au Pérou, où il a mené une œuvre missionnaire avant de devenir archevêque de Chiclayo. Un parcours qui fait de lui "le plus latino des cardinaux américains", selon La Repubblica.
Un homme de terrain et de synthèse
"Un évêque ne doit pas être un petit prince assis en son royaume, il doit être proche du peuple", déclarait-il en 2024. Cette philosophie, Léon XIV l'a appliquée sur le terrain, notamment auprès des communautés défavorisées du Pérou. Proche du théologien Gustavo Gutiérrez, figure de la théologie de la libération, il incarne une vision sociale de l'Église, tout en naviguant avec habileté dans la bureaucratie vaticane.
Nommé en 2023 à la tête du puissant dicastère des évêques, il a joué un rôle clé dans les nominations épiscopales mondiales, gagnant la confiance de François.
Un réformateur modéré, dans la lignée de François
Bergoglien convaincu, Prevost se montre ouvert à certaines réformes, sans précipitation. Sur la question du diaconat féminin, il estime que "l'heure n'est pas encore venue", mais n'exclut pas une évolution. Proche de l'archevêque de Chicago Blase Cupich, critique des politiques anti-migrants, il incarne une voix modérée face aux divisions de l'épiscopat américain.
Un pape aux racines surprenantes : du Midwest à la Guadeloupe
Derrière l'image du discret prélat se cache un parcours familial étonnant. Selon le New York Times et la Revue française de Généalogie, Léon XIV aurait un arrière-arrière-grand-père guadeloupéen, Aristide Baquié, né en 1811 à Pointe-à-Pitre. Une ascendance créole qui ajoute une touche inattendue à son profil déjà cosmopolite.
Pourquoi a-t-il choisi le nom de Léon XIV ?
Le choix de ce nom, inédit depuis Léon XIII (1878-1903), interroge. Peut-être un hommage à ses prédécesseurs réformateurs, ou un symbole de stabilité pour une Église en mutation. Une chose est sûre : en brisant le tabou d'un pape américain, Léon XIV ouvre un nouveau chapitre de l'histoire du catholicisme.
Avec Léon XIV, l'Église hérite d'un pape à la fois rompu aux réalités pastorales et aux arcanes du Vatican. Homme de dialogue, fin connaisseur du droit canon et amateur de tennis, Robert Francis Prevost incarne un pont entre les continents et les sensibilités ecclésiales. Son élection marque un tournant : celui d'une Église résolument tournée vers l'avenir, sans renier ses racines.
Related News

Nucléaire: le chef de la diplomatie iranienne à Oman pour de nouvelles discussions avec ...

Ukraine : les Européens s'affichent avec Trump, contre Poutine

Aurore Bergé en Guadeloupe : un nouveau centre LGBT pour renforcer l'inclusion
