Les employés d’Eaux Nodis sont lassés de patauger dans l’incertitude

The content originally appeared on: Guadeloupe FranceAntilles

Les employés de l’entreprise Eaux Nodis, bénéficiant d’une délégation de service public, pour la distribution de l’eau potable pour les communes de Lamentin et Deshaies. Le contrat arrive à échéance le 30 juin prochain et ils n’ont aucune idée de ce que leur réserve l’avenir sous la bannière du SMGEAG.

La distribution de l’eau et l’entretien du réseau des communes de Deshaies et du Lamentin est gérée par l’entreprise Eaux Nodis qui agit sous mandat d’une délégation de service public accordée par le SMGEAG. Or, le 30 juin prochain, la DSP arrive à échéance et ne serait vraisemblablement pas renouvelée. Dès lors, ce serait le syndicat unique, qui en direct, prendrait en charge ces missions.

En guise de préparation, des réunions ont déjà eu lieu entre les représentants du syndicat et les élus, notamment à Deshaies.

Le 6 mai dernier, à l’issue de l’une d’entre elles, Jeannie Marc, maire de Deshaies, a exprimé son désaccord quant aux conditions préalables de la reprise du contrat et notamment une augmentation de 80% du prix du m3 d’eau.

Elle est rejoint dans la colère par les employés d’Eaux Nodis qui, n’ont aucune visibilité sur la manière dont ils s’intègreront dans la structure. 

Dure incertitude

En l’état actuel des choses, les 23 salariés d’Eaux Nodis n’expriment pas une folle envie de changement et ils sont d’autant moins emballés que les modalités du changement ne leur ont pas été exposées. 

“Les employés (…) ont très souvent demandé, que les contrats de ces deux communes soient liés. Afin qu’il puisse y avoir de la proximité vis-à-vis de la clientèle, un prix abordable et que les salariés qui y soient traités dignement.” ont-il écrit dans le premier tract annonçant le débrayage du 22 mai dernier.

Les inquiétudes des salariés sont de deux ordres. Le premier concerne la gestion pure et dure du contrat et le risque de dégradation du service.

“Jusqu’à présent, nous avons toujours assuré un bon service. La population est la première à le dire. Nous réparons les casses rapidement, nous assurons les raccordements en trois semaines, et nous distribuons l’eau 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Les usagers de ces deux communes sont les seuls à avoir de l’eau sans interruption. C’est bien différent de ce que nous entendons ailleurs où il faut 6 mois pour un raccordement, et où la réparation d’une fuite peut prendre jusqu’à un an.” détaille André Alexis, responsable syndical des employés Eaux Nodis.

Le second est d’ordre interne. Quels seront les nouveaux secteurs d’interventions, les avantages durement acquis seront-ils concervés ? Qu’en sera-t-il du niveau de rémunération ? Autant de questions qui restent en suspens.

“Nous pouvons considérer que nous sommes déjà en juin. Or, malgré nos demandes, nous n’avons eu aucune information sur la manière dont les services seront réorganisés. À moins d’un mois de l’échéance, nous sommes encore dans le flou.” 

Et les réponses risquent encore de se faire attendre. Le SMGEAG n’aurait pas encore donné suite à leur demandes d’éclaircissement. Ce qui est sûr, c’est que les salariés ne sont, pour le moment, très peu disposés à travailler différemment, surtout si les nouveaux process doivent les mettre face à l’agacement et la colère des usagers.

Pour créer la rencontre qui leur permettra d’obtenir les réponses qu’ils espèrent, les salariés d’Eaux Nodis envisagent de durcir le mouvement et n’excluent pas de multiplier les coupures d’eau.