Macron en Guyane : les députés Castor et Rimane ne prendront « pas part à ce simulacre d’intérêt pour la Guyane » Guyaweb, site d’information et d’investigation en Guyane

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C’est la position commune des deux députés guyanais Davy Rimane et Jean-Victor Castor annoncée dans un communiqué ce lundi 25 mars, début de la visite d’Emmanuel Macron en Guyane.

«Deux jours en 2017. Un jour et demi en 2024. C’est le temps que le Président de la République a décidé de consacrer à la Guyane au cours de ses deux mandats. Entre ces deux dates, l’urgence demeure partout où le regard se porte, et s’est parfois aggravée» alertent les députés Castor et Rimane, étayant « l’urgence face à l’insécurité qui atteint des niveaux inacceptables» :

«physique (le niveau de criminalité reste sans commune mesure avec l’hexagone), alimentaire (le taux de pauvreté de 53% précarise une part grandissante de la population), énergétique (une majorité de guyanais souffre d’une absence ou d’une sous-distribution d’électricité), judiciaire (aux sous- effectifs chroniques, il faut ajouter un système inadapté aux particularismes territoriaux), sanitaire (deux enfants sont récemment décédés, renvoyés chez eux là où une prise en charge adaptée à leur pathologie était pourtant nécessaire)» tonnent les deux députés.

Ils demandent des avancées et des solutions concrètes sur «le désenclavement total du territoire, la libération totale du foncier et de ses ressources au profit des guyanais et de leurs institutions, la création d’un hôpital universitaire neuf et une autonomie de décision et de gestion du territoire par les principaux concernés : les Guyanais».

En conséquence les députés Castor et Rimane «refus(ent) de participer à un dîner qui abordera la question primordiale et impérative de l’avenir de la Guyane entre le dessert et le digestif, sur le pouce, en coup de vent.» Ce dîner républicain auquel sont conviés les élus se déroulera ce lundi 25 mars à partir de 20h30 à la résidence préfectorale sur les hauteurs de Bourda à Cayenne.

Les deux députés rappellent qu’ils avaient « sollicité la réunion de l’ensemble des élus face au Président MACRON, pour une discussion médiatisée, car nous refusons le huis clos. Aucune réponse n’a été apportée. Le symbole est fort : c’est celui d’un État sourd, alors que les velléités autonomistes et indépendantistes ultramarines se multiplient et se renforcent ».

De plus, ils dénoncent « une forme de sectarisme pratiquée consciemment par le chef de l’État : les programmes communiqués étaient fondamentalement différents d’un invité à l’autre, l’État s’octroyant le droit de ne convier que l’un ou l’autre des députés, là où pourtant, l’ensemble des thématiques propres à notre territoire nous concernent directement. »

Notre dossier : Emmanuel Macron en Guyane, les 25 et 26 mars