Marie-Luce Penchard : «Avec cette crise politique majeure, il est malvenu de maintenir le congrès des élus»

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La conseillère régionale Marie-Luce Penchard est inquiète. La dissolution de l’Assemblée intervient comme un obstacle majeur à la tenue du prochain congrès des élus. Elle estime que les conditions ne sont plus réunies.

Vous estimez que l’heure est grave. Cette dissolution est-elle vraiment un motif suffisamment sérieux pour arrêter les travaux des deux assemblées ?

Marie-Luce Penchard : Je le crois. Le débat ne peut plus être serein. La situation est grave, nous n’avons plus de députés et plus de gouvernement. Cela signifie que nos parlementaires repartent en campagne. Dès lors, si nous maintenons le congrès du 12 juin prochain, nous prenons le risque d’avoir des élus qui se positionnent comme des candidats et non comme des élus. 

De plus, même si nous tombons d’accord sur un texte, à qui le remettons nous ? Je crois qu’il ne faut pas entamer des travaux si importants en période de crise. Le congrès ne sera plus audible.

Avez-vous déjà eu des retours de vos collègues élus sur cette proposition ?

M-L.P : Dans un premier temps, j’ai eu des retours soulagés des élus et militants qui m’accompagnent. Eux aussi perçoivent le manque de visibilité de ces prochains mois, et comprennent que le congrès perd de son sens. J’ai fait part de mon avis aux présidents des deux assemblées, mais je n’ai pas encore eu de retour. Ce qui est sûr, c’est que sur le plan national, les ministres s’occuperont désormais des affaires courantes jusqu’à l’arrivée d’un gouvernement fraîchement constitué.

Comment peuvent se positionner les élus dans les bouleversements qui viennent ?

M-L.P : Nous devons nous montrer attentifs et cohérents. Il faut apaiser les choses, apaiser les Guadeloupéens. Je me mets à la place des chefs d’entreprise et de tous les Guadeloupéens car ce qu’il faut comprendre, c’est que la France est bloquée pour un mois. Il ne faut pas se leurrer, c’est une situation anxiogène pour nous, mais je pense aussi à la Nouvelle-Calédonie où rien n’est réglé.