Mémoire de l’esclavage : un 10 mai « alternatif » à Paris

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M.B.

Claude Ribbe était accompagné de l’élue régionale Anne-Louise Mesadieu et du maire du 17è, Geoffroy Boulard.

L’historien et militant Claude Ribbe a organisé pour la quinzième année consécutive un hommage au général Dumas, dans le 17è arrondissement de Paris. Une manière de célébrer la « journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions » qui vise à se distinguer de celle du gouvernement.

« Nous n’avons pas besoin d’un mur des patronymes légués par Schoelcher, nous avons besoin d’eau potable aux Antilles ! » Pour son hommage annuel au général Dumas, à l’occasion de la journée nationale des mémoires de l’esclavage, Claude Ribbe n’a pas trouvé de mots assez durs pour qualifier l’action du gouvernement d’Emmanuel Macron.

Entouré de militants acquis à sa cause et d’élus du 17è arrondissement de Paris – lui même est élu dans le 6è arrondissement de la capitale – l’historien a sévèrement critiqué le déplacement à La Rochelle du premier ministre Gabriel Attal. Pour lui, il s’agissait « d’un exercice de communication ambigu » sur les lieux de déportation « des ancêtres ».

Pour sa part, et avant d’entonner une Marseillaise martiale et a capella, Claude Ribbe a déposé des gerbes de fleurs au pied du monument Fers, de l’artiste Driss Sans-Arcidet. C’est la quinzième fois consécutive qu’a lieu cette cérémonie réunissant une petite centaine de personnes au pied des monumentaux fers d’esclave rappelant la vie et la condition de naissance du général Dumas.

Claude Ribbe et ses soutiens lancent cette année encore une souscription visant à financer l’érection d’une nouvelle statue de ce personnage historique. « De l’argent, on en trouve pour financer un mur qui devait être au Trocadéro et on en a pas lorsqu’il s’agit d’honorer un héros républicain qui peut rendre fiers tous les Français », a-t-il lancé à l’assistance lors de son discours. Une nouvelle référence à ce projet de monument mémoriel comportant les noms de milliers de personnes victimes de la traite et dont le premier ministre Gabriel Attal a promis qu’il verrait le jour l’année prochaine, dans le jardin des Tuileries. Une divergence de vues qui explique sûrement le ton d’opposant radical adopté par Claude Ribbe, auteur cette année d’un 10 mai « alternatif » et acide dans le 17è arrondissement de Paris.