Narcotrafic: Victorin Lurel plaide pour des réponses puissantes et rapides dans les Outre-mer

The content originally appeared on: Guadeloupe FranceAntilles

Le sénateur Victorin Lurel a vivement commenté les conclusions de la commission d’enquête du Sénat sur le narcotrafic rendues publiques, ce mardi.

Ce mardi (14 mai) avait lieu la présentation des conclusions de la commission d’enquête du Sénat sur le narcotrafic.

Le sénateur Jérôme Durain (LR), président de la commission d’enquête du Sénat et Etienne Blanc, rapporteur et député (PS), ont présenté à la presse les conclusions de leur rapport.

Un chiffre d’affaires minimum estimé à 3,5 miliards d’euros

Ce rapport est le fruit de plus de 150 auditions, des déplacements entre Marseille et le Havre avec des chiffres très importants.

Le constat est sans appel,  entre un chiffre d’affaires du trafic estimé à une fourchette basse de  3,5 milliards d’euros et « l’émergence (…) de la corruption des agents publics et privés ».

Le rapport décrit une « France submergée par le narcotrafic », avec à sa tête « des trafiquants tout aussi rationnels et ingénieux que violents et corrupteurs ».

Le rapport identifie « les failles qui nuisent à la réponse de l’État, depuis le positionnement international de la France jusqu’aux moyens dédiés aux services de terrain, en passant par les sujets de coordination entre acteurs, de procédure pénale et de lutte contre le blanchiment ».

L’enjeu de la corruption est soulevé par les sénateurs. « La commission s’alarme également de l’émergence, encore embryonnaire mais non moins inquiétante, de la corruption des agents publics et privés. La situation est encore loin du phénomène corruptif observé dans certains pays d’Europe ou d’Amérique du Sud ; pour autant, il est certain que les organisations criminelles usent de la corruption pour arriver à leurs fins. Le phénomène corruptif est actuellement sous-estimé, mais les acteurs de terrain entendus par la commission ont tous tiré la sonnette d’alarme sur ce risque existentiel », pointe le rapport.

Le sénateur de Guadeloupe Victorin Lurel a lui réagit via un communiqué.

Il félicite “un colossal travail d’investigation qui valide en tous points le constat qu’il ne ne cesse de dénoncer”  et émet des propositions“pour enrayer la spirale de violence et l’explosion des trafics de toute nature dans la Caraïbe.”

Il décrit des Outre-mer « submergés » de produits stupéfiants, un « sous-dimensionnement des moyens humains », une « inadéquation totale entre les moyens déployés et les enjeux de la lutte contre le narcotrafic », et parle d’une « implantation durable d’un système mafieux sur les Antilles »,

Il remet en cause les opérations mises en place comme les opérations Places nettes avec  «des résultats pour le moins mitigés quant à leurs effets concrets pour entraver les organisations criminelles »  et qualifie « d’échec de la doctrine d’intervention de l’État » outre-mer.

Faire de « l’Office antistupéfiants une véritable DEA à la française »

 Victorin Lurel reprend des propositions du rapport et propose  “l’érection de l’Office antistupéfiants en véritable « DEA à la française » en lui donnant une pleine autorité sur les services de terrain chargés de la lutte contre le narcotrafic” ; l’extension des contrôles à 100% dans l’aéroport de Guadeloupe assortis d’un contrôle systématique des bagages par scanner ; ainsi que renforcement des contrôles routiers et maritimes ;

Pour le sénateur guadeloupéen, “la France est à un véritable tournant et se retrouvera rapidement prise au piège si elle ne comble pas rapidement les failles béantes de son dispositif répressif et n’accélère pas les coopérations douanières, policières et judiciaires avec ses pays environnants.”