Onick Deravel : «Nous avons choisi une société qui les mêmes valeurs que nous»

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Ce mercredi matin (21 février), par voie de communiqué, la société l’Express des Îles a annoncé son rachat complet par le spécialiste de l’activité de ferry allemand FRS. Une manière pour elle d’assurer la pérénité de l’activité en s’adossant à une entreprise européenne solide. Interview.

France-Antilles : Quelle est la genèse des pourparlers avec l’entreprise FRS ?

Onick Deravel : Monsieur Bellemare qui est en âge de partir à la retraite, voulait organiser son départ et voulait transmettre la société à des personnes qui maîtrisent cette activité et qui ont les mêmes valeurs éthiques que celles qui prévalent à l’Express des Îles. Il a trouvé, avec les autres actionnaires, en FRS ce partenaire idéal pour reprendre l’activité.

F-A : quels sont les autres actionnaires de la compagnie ?

O.D. : Beaucoup ne le savent pas mais l’Express des Îles depuis 2002 appartient à l’ensemble de ses salariés, le directeur général détenait 51%, le vice-président détenait 25% et les salariés détenaient 24%. L’ensemble des salariés a été d’accord pour pouvoir vendre l’ensemble des parts au groupe FRS.

F-A : pourquoi ne pas avoir cherché un partenaire local ou français ?

O.D. : Il y a eu d’autres projets d’acquisition de la société en interne avec les directeurs précédents et moi-même qui me suis positionné, malheureusement le Covid est passé par là et je n’ai pas pu aller au bout du projet notamment à cause de la friolosité financière des banques.

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F-A : comment se sont passés les premiers contacts avec le repreneur ?

O.D. : Lorsque je l’ai ai rencontré en Allemagne, j’ai perçu les mêmes valeurs que celles qui prévalaient à l’Express des Îles et la cohérence était complète. Ils ont le respect des personnes et des populations. L’Express des Îles en tant que tel ne change pas, l’équipe ne change pas, c’est simplement le directeur général qui part à la retraite et que je remplace. Mais l’équipe qui a fait le succès de l’Express des Îles en 37 ans reste en fonction pour pouvoir faire vivre la société. Le Covid nous a montré que pour développer cette activité, nous devons consolider notre entreprise et d’adosser à un groupe tel que FRS nous permettra d’être plus sereins pour développer.

F-A : que deviendra Jeans for Freedom ?

O.D. : Toutes lignes confondues, des discussions sont en cours avec FRS. Il viennent avec des perspectives de développement et nous allons voir dans quelle mesure nous allons consolider ce que nous faisons déjà, améliorer l’offre de service et, à moyen terme, la développer.

F-A : vous avez souvent exprimé de craintes sur la rentabilité des lignes, êtes-vous plus sereins à l’idée de boucler ce rachat avec une grosse entreprise européenne ?

O.D. : Oui en quelque sorte, toutefois, l’arrivée d’un groupe qui reprend l’Express ne change pas l’environnement économique ou les hausses du carburant, mais nous seront plus sereins pour travailler sur d’autres perspectives de développement et passer outre nos difficulter pour développer d’autres choses.

F-A : où en est-on exactement de la procédure ?

O.D : Le rachat est en cours de finalisation. L’opération est lourde administrativement, mais la finalisation sera effective dans les prochaines semaines.

F-A : quel est le montant de la transaction ?

O.D. : Ce sont des informations quisont et qui resteront très confidentielles.

L’INFO EN +

Les premiers contacts entre FRS et la direction de l’Express des Îles ont eu lieu à la fin de l’année 2020. Mais à l’époque, l’Express ne désire pas brader son actif malgré les perspectives pessimistes de la crise sanitaire. Les deux entreprises sont restées en contact, par l’intermédiaire parfois, du vice-président Bruno Moeson, et les négociations ont doucement commencé. Au départ, seules les parts de la présidence intéressaient FRS soit 76% du capital. Cependant, la direction n’a pas voulu laisser les employés (actionnaires à hauteur de 24%) en proie avec des négociations financières que la plupart maîtrisent mal. FRS a donc accepté d’acheter la totalité des parts de l’Express des Îles avec l’accord de 100% des actionnaires minoritaires, selon la direction. Elle estime d’ailleurs qu’avec FRS, elle a trouvé un partenaire qui respecte le métier de transport maritime, mais aussi une société scrupuleuse sur le respect des lois et des conventions du secteur.