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Vody, la boisson énergisante alcoolisée qui inquiète les autorités : vers une interdiction ?

21 May 2025
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Derrière ses couleurs flashy et ses parfums tropicaux, le Vody, mélange explosif d'alcool et de stimulants, fait trembler les Antilles. Accusé de mettre en danger la jeunesse, ce "poison" pourrait bientôt être interdit, à l'image de la Côte d'Ivoire. Le gouvernement envisage une riposte musclée.

Le Vody, boisson énergisante alcoolisée, séduit de plus en plus les jeunes aux Antilles. Mais derrière son marketing festif se cache une réalité bien plus sombre. Comme l'a dénoncé le député de Guadeloupe Olivier Serva lors des questions au gouvernement ce mercredi 21 mai.

Un mélange dangereux, associant vodka, caféine, taurine et sucre, qui inquiète les autorités sanitaires. Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, n'a pas mâché ses mots : "Le Vody est un véritable fléau", pointant du doigt ses effets "cardiovasculaires et neurologiques". 

 

Marketing agressif et drames de la route

Le succès du Vody repose en grande partie sur un marketing ultra-agressif, ciblant une clientèle jeune avec des emballages colorés et des parfums sucrés. Mais les conséquences sont tragiques. Olivier Serva a évoqué plusieurs accidents mortels, dont celui du 8 mai dernier, où cinq jeunes de 18 à 21 ans ont perdu la vie. 

Face à ce constat alarmant, le gouvernement promet une "tolérance zéro". Yannick Neuder a annoncé une campagne de prévention, mais aussi un renforcement des contrôles sur l'étiquetage, avec l'intervention de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes). 

 

Vers une interdiction totale ?

Inspiré par l'exemple de la Côte d'Ivoire, où le Vody est interdit depuis 2023, le gouvernement français étudie plusieurs pistes. Parmi elles : une réglementation européenne ou la reprise d'une proposition de loi de la députée réunionnaise Karine Lebon, visant à limiter la publicité pour l'alcool auprès des jeunes. 

"Il faut se doter de tous les leviers possibles pour interdire ces substances néfastes", a insisté le ministre. "C'est une fermeté maximale et une tolérance zéro vis-à-vis de ce marketing qui attaque la santé de notre jeunesse." 

Alors que le dossier devient prioritaire, une question reste en suspens : la France suivra-t-elle l'exemple ivoirien et bannira-t-elle définitivement le Vody ?