

Une étude révèle une hausse alarmante de la consommation de cocaïne dans le milieu professionnel. Entre 2017 et 2025, les tests positifs ont été multipliés par treize, illustrant une banalisation inquiétante de cette drogue, notamment dans les secteurs à risques comme le BTP.
Les chiffres sont sans appel : selon une étude publiée ce jeudi par l'entreprise iThylo, spécialisée dans le dépistage en milieu professionnel, 5,3 % des tests réalisés en 2025 se sont révélés positifs à des drogues ou à l'alcool, contre seulement 2,6 % en 2017. Une augmentation de 107 % en huit ans. Mais le phénomène le plus marquant concerne la cocaïne : les tests positifs ont été treize fois plus nombreux en 2025 qu'en 2017.
L'étude, basée sur 110 000 dépistages inopinés, ne concerne pas l'ensemble des travailleurs français, mais principalement des postes à risques. Plus de 80 % des personnes testées évoluent dans le secteur du BTP, où les conditions de travail favorisent parfois le recours à des substances stimulantes.
Les intérimaires, premières victimes de la cocaïne
L'étude met en lumière des disparités frappantes selon le type de contrat. Bien qu'ils ne représentent que 15 % de l'échantillon, les intérimaires concentrent 31 % des cas positifs à la cocaïne. " Ils sont plus précaires, plus stressés et donc plus vulnérables ", analyse Laurent Karila, professeur d'addictologie à l'Hôpital Paul Brousse. Des horaires décalés, une moindre intégration dans les équipes et des conditions de travail difficiles expliqueraient cette surexposition.
Jean-Jacques Cado, président d'iThylo, rapporte des témoignages glaçants : " Des intérimaires nous disent : “Je préfère rester intérimaire pour pouvoir continuer à consommer, même si l'entreprise met fin à ma mission." "
La nuit, un pic de consommation inquiétant
Les horaires jouent un rôle clé dans cette tendance. Entre 22 heures et 1 heure du matin, le taux de positivité aux drogues atteint 5,3 %, bien au-dessus de la moyenne. La cocaïne, souvent utilisée pour " tenir " lors de longues plages horaires, est particulièrement concernée.
Cette pratique touche surtout les secteurs industriels et du BTP, où les cadences soutenues et les conditions physiques éprouvantes poussent certains travailleurs à consommer.
Alcool et cannabis toujours en tête, mais la cocaïne progresse
Si la cocaïne attire l'attention par sa progression fulgurante, elle reste moins détectée que l'alcool et le cannabis, toujours en tête des substances identifiées.
Pour Jean-Jacques Cado, " le dépistage ne doit pas être vu comme une sanction, mais comme une main tendue ". Une approche que soutient le Pr Karila : " Il faut une collaboration entre les RH, la médecine du travail et les professionnels de santé spécialisés. "
Une prise de conscience collective semble indispensable pour endiguer ce phénomène, qui dépasse désormais le simple cadre de la fête pour s'immiscer dans le quotidien du travail.
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