Gourbeyre, une histoire liée à la religion et à l’armée

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PATRIMOINE

Par Yvor J. LAPINARD
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L’histoire de Gourbeyre est fortement marquée par l’activité des congrégations religieuses qui possédaient à l’époque de vastes plantations sucrières accordées par les compagnies coloniales. • DR

Cette commune doit son histoire à sa position géographique stratégique. Elle deviendra le théâtre d’une grande partie des combats de 1802 entre les hommes du général Antoine Richepanse, venu rétablir l’esclavage et ceux de Louis Delgrès, ardents défenseurs de la liberté.

Coincée entre le massif de la Soufrière au Nord,
la rivière du Galion à l’Ouest, la rivière de Grande-Anse et la
Grande-Ravine à l’Est, sans oublier la côte de Rivières-Sens et la
ligne des crêtes des Monts Caraïbes, la commune Gourbeyre compte
plusieurs frontières sur le plan géographique. Son emplacement en
fait un lieu de passage obligé entre la Côte-au-Vent et la
Côte-sous-le-Vent, ce qui influera beaucoup sur son histoire au fil
des années.

Une histoire qui mêle étroitement la religion et
l’armée. En effet, c’est vers 1650, qu’on voit les compagnies
coloniales commencer à accorder de vastes concessions aux
représentants de l’Église, créant ainsi les conditions de
l’hégémonie de trois ordres religieux dans la région, dès le début
du 17e siècle. Les religieux de Saint Jean-de-Dieu, également
appelés les Frères de la Charité, s’installent sur l’habitation
Saint-Charles, qu’ils transforment en sucrerie. Ils avaient reçu
cette donation à la condition notamment d’ouvrir une quinzaine de
lits pour les plus démunis : l’habitation prend alors le nom
d’hôpital. Les religieux de l’ordre de Notre-Dame-du-Mont-Carmel
habitent l’habitation Dolé. De leur côté, les Jésuites achètent
l’habitation sucrière Bisdary au…