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Israël bombarde des cibles du Hezbollah au Liban, des dizaines de morts à Gaza

20 October 2024
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L'armée israélienne a bombardé dimanche des dizaines de cibles du Hezbollah à Beyrouth et dans le sud du Liban, et poursuivi son offensive contre le Hamas à Gaza, où une frappe a fait plus de 70 morts la veille selon les secours.

En guerre contre ces mouvements islamistes soutenus par l'Iran, Israël a annoncé avoir visé un "centre de commandement" du Hezbollah dans la banlieue sud de la capitale libanaise et mené des frappes aériennes sur des dizaines de localités dans le sud du Liban.  

La guerre, qui s'est étendue au Liban à la mi-septembre, fait à présent rage sur deux fronts alors qu'Israël célèbre jusqu'au 23 octobre la fête juive de Souccot, au dernier jour de laquelle, il y a un an, le 7 octobre, le Hamas avait mené sur son sol l'attaque sans précédent qui a déclenché l'offensive israélienne dans la bande de Gaza. 

L'armée israélienne a annoncé avoir frappé depuis la veille "environ 175 cibles" dans le territoire palestinien et au Liban, parmi lesquelles "des entrepôts d'armes, sites de lancement et infrastructures" du Hamas et du Hezbollah.

 50 localités bombardées

"Non seulement nous sommes en train de battre l'ennemi mais nous le détruisons dans tous les villages le long de la frontière", a assuré le ministre de la Défense, Yoav Gallant, en visite dans le nord d'Israël. 

Au Liban, plus de 50 localités du sud du pays ont été bombardées dimanche, selon l'agence de presse Ani, qui a fait état de "14 frappes successives" en l'espace de 15 minutes contre le village de Khiam. 

L'armée libanaise a annoncé la mort de trois de ses soldats dans des tirs israéliens sur un de ses véhicules dans le sud.

L'aviation israélienne a également bombardé la banlieue sud de Beyrouth, l'un des fiefs du Hezbollah, touchant notamment un immeuble d'habitation "près d'une mosquée et d'un hôpital", selon l'Ani.

L'armée a annoncé avoir frappé un "centre de commandement" du Hezbollah et un site souterrain d'armes à Beyrouth, et avoir tué trois responsables du Hezbollah dans le sud du Liban.   

Le Hezbollah a de son côté revendiqué des tirs de roquettes contre la ville de Haïfa, et une base militaire proche de Safed, dans le nord d'Israël, et contre des troupes israéliennes dans le sud du Liban.

Samedi, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait accusé le mouvement chiite libanais d'avoir tenté de l'assassiner après un tir de drone qui a visé, en son absence, sa résidence privée à Césarée, une ville côtière du centre d'Israël.

Le Hezbollah n'a pas revendiqué ce tir, mais la mission iranienne à l'ONU a affirmé qu'il était derrière l'attaque.

"Le Hezbollah, allié de l'Iran, qui a tenté de m'assassiner, moi et ma femme, a fait une grave erreur", a affirmé le Premier ministre. "Je dis aux Iraniens et à leurs partenaires de l'axe du Mal: quiconque essaie de faire du mal aux citoyens d'Israël paiera un prix élevé", a-t-il ajouté.

Ces accusations amplifient les craintes d'une escalade militaire au Moyen-Orient, alors qu'Israël a menacé de riposter à une attaque de missiles lancée le 1er octobre par l'Iran.

Israël, qui a lancé le 23 septembre une campagne de frappes aériennes massives contre le Hezbollah au Liban, puis, le 30, une offensive terrestre le visant dans le sud du pays frontalier, dit vouloir y neutraliser le mouvement islamiste pour permettre le retour chez eux de quelque 60.000 habitants du nord d'Israël, déplacés par ses tirs de roquettes incessants depuis un an.

Au moins 1.454 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, d'après un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles et à la mi-octobre, l'ONU recensait près de 700.000 déplacés.

 "Horreurs indescriptibles"

Parallèlement, l'offensive israélienne contre le Hamas s'est intensifiée ces derniers jours dans la bande de Gaza.

L'armée a annoncé dimanche y mener des opérations dans "le nord, le centre et le sud" et avoir "éliminé des dizaines de terroristes".

La veille, une frappe a fait 73 morts "et un grand nombre de blessés", à Beit Lahia, dans le nord du territoire palestinien, selon la Défense civile.

Un photographe de l'AFP a vu des corps drapés de linceuls à l'hôpital Kamal Adwan, l'un des principaux de la zone.

Israël a affirmé avoir visé une "cible terroriste" du Hamas et assuré que le bilan donné par les autorités de Gaza "ne correspondait pas" aux informations en sa possession.

Avant cette frappe, la Défense civile avait fait état de "plus de 400 morts" dans le nord de Gaza depuis le début de l'offensive lancée par l'armée israélienne le 6 octobre dans le secteur de Jabalia, où elle affirme que le Hamas reconstitue ses forces.

Les Palestiniens vivent des "horreurs indescriptibles" dans la zone "sous le siège des forces israéliennes", a dénoncé samedi la cheffe intérimaire de l'ONU pour l'aide humanitaire, Joyce Msuya. 

"Nous sommes pris au piège, sans nourriture, eau et médicaments, menacés de famine au milieu des ruines", témoigne pour l'AFP dans le secteur Ahmad Saleh, Palestinien de 36 ans.

Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, a affirmé qu'il continuerait à se battre malgré la mort de son chef, Yahya Sinouar, tué le 16 septembre par des soldats israéliens et considéré comme le cerveau de l'attaque du 7 octobre 2023. 

Cette attaque a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.

Au moins 42.603 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués jusqu'à présent dans l'offensive israélienne menée en représailles dans la bande de Gaza, dont au moins 84 en 24 heures, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

bur-bk/cab

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