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Victorin Lurel exige un choc régalien face à l’explosion de la violence

02 July 2025
Cross Continental Forum Barbados

Alors que les chiffres de la criminalité atteignent des sommets alarmants en Guadeloupe, le sénateur Victorin Lurel monte au créneau. Il interpelle le gouvernement pour organiser une réunion de crise sous l'égide du Premier ministre et propose un arsenal de mesures fortes pour contrer la spirale de l'insécurité.

Depuis plusieurs années, la Guadeloupe fait face à une vague de violences de plus en plus structurée et meurtrière. Gangs organisés, prolifération des armes, délinquance des mineurs : le territoire connaît une évolution criminelle inquiétante. Le 17 juin dernier, lors d'une conférence de presse, Michael Janas, premier président de la cour d'appel de Basse-Terre, et Éric Maurel, procureur général, ont dressé un constat glaçant : 28 homicides depuis le début de l'année, 111 tentatives de meurtres, 300 vols à main armée. Certaines zones sont désormais qualifiées d'" armureries ambulantes ".

Face à cette spirale, Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe, a adressé un courrier au Premier ministre François Bayrou le 1er juillet 2025. Il y réclame une réunion de crise immédiate, réunissant parlementaires et acteurs locaux. Lurel plaide pour une posture de l'État " offensive, pleinement régalienne et souveraine ", appuyée par 38 recommandations opérationnelles issues d'un rapport sénatorial co-écrit avec Philippe Bas.

Parmi les propositions :

- Renforcement des moyens des douanes, de la gendarmerie et de la police

- Création de brigades mixtes de sécurité, 

- Développement de la coopération judiciaire interrégionale,

- Restauration de l'étanchéité des frontières,

- Création d'un pôle anticriminalité au tribunal de Pointe-à-Pitre.

Un cri d'alerte déjà lancé en 2024

Ce n'est pas la première fois que Victorin Lurel interpelle les autorités. En mars 2024, il avait déjà saisi Gérald Darmanin pour réclamer une refonte du dispositif sécuritaire. Il appelait à redimensionner les moyens humains et matériels, à revoir la doctrine de maintien de l'ordre, à former les polices municipales et à investir dans le renseignement territorial. Faute de réponse à ses précédents courriers, le sénateur continue de pousser pour une mobilisation forte et rapide des pouvoirs publics.

Au-delà de la répression, Lurel appelle également à un effort massif de prévention, d'insertion et d'éducation. Il salue notamment les propositions du général Christophe Perret et du psychologue Errol Nuissier, visant à créer un dispositif expérimental de prise en charge des jeunes en déshérence, articulé en cinq phases : détection, évaluation, formation, réinsertion, suivi.

Une urgence démocratique

Le constat est clair : la Guadeloupe est en danger. La criminalité y est plus élevée que dans la plupart des régions françaises, avec une professionnalisation des gangs qui menace les fondements même de la société locale. Le silence ou l'inaction de l'État ne sont plus tenables.

Victorin Lurel, fort de sa légitimité d'élu et d'ancien ministre, exige des actes, pas des promesses. Pour lui, l'avenir du " péyi " dépend de la capacité de l'État à répondre sans délai à ce défi sécuritaire majeur.