Les motards de Guadeloupe agacés par la nouvelle mesure du contrôle technique

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Les conducteurs de motos, motocyclettes, scooters, et voiturettes, doivent désormais effectuer un contrôle technique valable trois ans. Mais la mesure est aussi mal acceptée dans l’Hexagone qu’en Guadeloupe.

“C’est du racket pur et simple”. C’est en ces termes que Jimmy Vermot de Boisrolin, délégué régional de la fédération française des motards en colère (FFMC971), décrit la mesure mise en place par le gouvernement. La mesure est aussi mal acceptée en Guadeloupe que dans l’Hexagone, et tout comme leurs homologues français, les Guadeloupéens, avancent les données de l’étude de la mutuelle des motards qui stipulent que l’état technique des motos n’est responsable que d’une infime partie des accidents. 

“En matière de sécurité routière pour tous les deux roues, il y a de nombreux dossiers plus urgents que ceux-là. Regardez l’état des routes, sans parler de certaines glissières de sécurité qui représentent un vrai danger pour les deux roues, voilà des sujets importants. Sans compter la vérification des éléments de sécurité tels que les gants, le casque, le gilet, les bottes, là aussi les autorités pourraient y jeter un oeil.” énonce Jimmy Vernot de Boisrolin.

Ensuite, les conditions d’application de ce contrôle technique restent floues. Les motards estiment que la vérification de ces 80 points d’attention ne sera pas possible tel que voulue par la loi.

Les professionnels pas prêts

Sur ce point, les professionnels rejoignent les motards, même ceux qui pourtant, comprennent cette mesure.

“Au départ, j’étais plutôt pour cette mesure, car en tant que professionnel, je vois trop souvent des véhicules arriver en mauvais état.” explique un garagiste. “Mais désormais je dénonce une fumisterie. Rien n’a été expliqué, nous n’avons pas reçu de mail et l’un dans l’autre, mon ressenti est que les choses ont été faites en catimini.” termine le professionnel.

Les motards ont jusqu’à décembre 2024 pour se mettre en règle, toutefois, les conditions d’application de la loi sont loin d’être claires.

Quel cahier des charges ?

Prenons l’exemple des voitures. Les mécaniciens auto ne sont pas autorisés à avoir des centres de contrôle technique. Dans cette logique, ce serait donc à ces enseignes de proposer les contrôles techniques pour les deux roues, chose que beaucoup d’entre elles sont, pour le moment, incapables de faire.

“Pour le moment nous ne sommes pas équipés. Ce ne sont pas des choses que l’on fait du jour au lendemain. Il faut monter la structure, acheter le matériel, avoir un cahier des charges limpide et puis surtout trouver et former les contrôleurs. Tout cela me fait dire que s’il fallait s’attendre à ce que la France s’aligne sur l’Europe, concrètement, ce n’est pas maintenant que les professionnels seront en mesure de proposer les contrôles techniques.” explique Charly contrôleur d’un centre.  

La formation est un point d’autant plus important que les 80 points de contrôles, nécessiteront, sur certains modèles, que l’on démonte le deux-roues, puis qu’on le remonte une fois le contrôle effectué. Tous ces facteurs font dire aux motards que l’application de la loi n’interviendra pas avant plusieurs mois. 

Malgré tout une mobilisation des motards à l’appel de la FFMC971 aura lieu le 27 avril prochain.